De 1987 à 2004, la CFDT organise des rassemblements de militantes pour accélérer le déploiement des mesures d’égalité sur le lieu de travail, comme au sein de l’organisation.
À l’automne 1982 et en juillet 1983 sont successivement adoptées les lois Auroux et Roudy. Les premières instaurent de nouveaux droits dans l’entreprise (obligation annuelle de négocier sur les salaires, la durée et l'organisation du travail ; instauration du droit de retrait ; création d'un droit d'expression des salariés sur leurs conditions de travail ; création du CHSCT), la seconde cherche à développer la parité professionnelle entre hommes et femmes en matière d'embauche, de formation, de promotion, de qualification, de classification, de conditions de travail et de rémunération.
C’est dans ce contexte que la CFDT organise un rassemblement de 500 militantes, le 8 mars 1983 à Paris, avec pour objectif de faire connaitre ces nouveaux droits auprès des militantes. Sans avoir la prétention de régler tous les problèmes, exploiter ces acquis doit contribuer à accélérer le déploiement des mesures d’égalité sur le lieu de travail.
Mais face à la timidité des résultats obtenus au plan national, la CFDT organise un rassemblement beaucoup plus large, les 6 et 7 mars 1987 au Cirque d’Hiver à Paris. Ces premières journées « Actuelles » réunissent 2 000 femmes salariées, adhérentes et militantes. Au-delà d’un espace d’échanges sur les réalités du terrain, cet évènement vise à rendre visible et à dynamiser l’action de la CFDT en faveur de l’égalité des sexes, au travail comme dans la société, et à promouvoir la mixité des postes à responsabilités au sein même de l’organisation syndicale.
La 4e édition de ces journées « Actuelles » (7-8 mars 1996), se déroule en trois étapes : des rencontres régionales, puis des rassemblements fédéraux le 7 mars, suivis d’un rassemblement confédéral le 8 mars, à la maison de la Chimie (Paris, 7e ardt). Cette édition est illustrée par une affiche qui rend hommage à des femmes engagées : elle reprend une photographie de Pascal Lebrun, prise sur le tournage du document Quelques Femmes bulles, réalisé en 1977 par Marion Sarraut, sur un scénario d’Agnès Varda. Ce spectacle audiovisuel de 55 minutes, composé de sketchs et de chansons sur le rôle et la place des femmes, constitue un postscriptum au film L’une chante, l’autre pas, de la cinéaste originaire d’Ixelles.
Anatome [concepteur]. Pascal Lebrun [photographe]. Paris : CFDT, janvier 1996 (s.l. : s.n.). Affiche couleur ; 59 x 42 cm. Coll. Archives CFDT
Ces rassemblements « Actuelles » sont organisés à six reprises (1987, 1990, 1993, 1996, 2000, 2004), avant de laisser place à des évènements mixtes sous un autre format (« Mix’idées »), l’égalité des genres étant un principe à défendre tant par les femmes que les hommes.
Dans le secteur public comme dans le privé, l’égalité professionnelle et salariale reste toujours une priorité pour la CFDT. Est-ce une conséquence de son engagement ? Fait inédit dans le paysage syndical, les femmes sont plus nombreuses que les hommes parmi les adhérents CFDT. Une organisation où les vocations syndicales féminines sont soutenues et encouragées, grâce aux dispositions sur la représentation des salariés et aux politiques de mixité instaurées en interne.
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