Alors que l'immeuble de la confédération CFDT, boulevard de la Villette à Paris, va fermer temporairement pour travaux, nous vous proposons un court historique sur le quartier de Belleville et un retour en images sur l'installation des fédérations au 49 avenue Simon Bolivar (Paris 19).
L’histoire de Belleville remonte au Moyen-Âge mais son tissu urbain le plus ancien encore existant date de la fin du XIXe siècle. La forte croissance de la population ouvrière de Paris touche alors les communes de banlieues, dont Belleville qui passe de 2 876 habitants en 1817 à 57 699 en 1856, quelques années avant son rattachement à Paris, marqué par la disparition du mur d’enceinte.
C’est à cette époque également que le Baron Hausmann est chargé par Napoléon III de transformer l’urbanisme de la capitale. Avec les meilleurs architectes et ingénieurs de l’époque, il dessine une nouvelle ville, améliore le réseau d’égouts et crée des parcs, comme celui des Buttes Chaumont. Avec l’aide de l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Jean-Charles-Adolphe Alphand (1817-1891) et du jardinier paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873), il transforme un lieu qui fut tout à tour décharge à ordures, carrière de gypse et gibet, en un espace arboré doté d’un lac, d’une île -faite de rochers naturels et artificiels- surplombée par un temple romain, et agrémenté d’une cascade et de passerelles.
Le nouveau tissu urbain qui le longe est né sur un terrain précédemment cultivé en vignoble. Mais, comme l’écrit Gérard Jacquemet dans Belleville au XIXème siècle : du faubourg à la ville, la croissance de la population s’est accompagnée d’une modification du cadre de vie : au village succède l’amoncellement de baraquements individuels, souvent caractérisés par des matériaux de qualité médiocre et peu entretenus par des propriétaires qui n’avaient pas de ressources suffisantes. Par la suite, se construisent des immeubles plus vastes et des lotissements. La cité Jandelle du nom de l’architecte Jandelle-Ramier voit progressivement le jour. De même, l’industrialisation introduit des structures nouvelles de production : à côté des ateliers et des artisans indépendants, de nombreuses usines s’implantent dans le quartier, notamment l’usine Meccano au 78 rue Rebéval ou l’usine Raoul à l’angle de l’avenue Simon Bolivar et de la rue des Dunes.
C’est cet emplacement qui sera choisi par la Confédération, lors de la construction de l’immeuble du 4 boulevard de la Villette, pour rapprocher les sièges des fédérations. En effet, l’URSSAF qui y disposait alors de bâtiments s’apprêtait à les vendre. Il fallait toutefois l’accord de la ville de Paris car le plan d’occupation des sols stipulait que cette zone était résidentielle. Après enquête publique, l’autorisation de construire des bureaux est donnée. Il est alors décidé de réaliser cette opération pour abriter l’ensemble des fédérations de métiers dans ce Belleville, longtemps symbole de la mobilisation ouvrière pendant la Commune de Paris.
Petit retour en images avec quelques articles issus de la presse fédérale.
Crédits : Coll. Archives CFDT.
Texte initial : Annie Kuhnmunch. Mise à jour en juin 2024.