L’entreprise LIP, créée en 1867 à Besançon est devenue florissante dans la fabrication de montres mécaniques. Mais à partir des années 1960, les difficultés se profilent, avec la concurrence des montres électroniques. En juin 1973, lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’administration, les salariés découvrent, dans les dossiers des administrateurs, le projet de fermeture du site et de licenciement de 480 salariés. Les ouvriers de l’usine, majoritairement syndiqués à la CFDT, décident d’occuper l’usine et de réquisitionner un stock de 45 000 montres. Le 18 juin, l’assemblée générale vote la remise en route de la production, « sous le contrôle des travailleurs » avec pour slogan « On fabrique, on vend, on se paie, c’est possible ». Des commissions spécialisées, chacune dans une activité, sont constituées, et chaque matin se réunit une assemblée générale du personnel, animée notamment par Charles Piaget, délégué CFDT. Après l’évacuation musclée de l’usine (le 14 août), un grand mouvement de solidarité se fait jour. Plus de 100 000 manifestants participent à la marche des LIP le 29 septembre à Besançon. Les LIP poursuivent la production et la vente des montres. Le conflit, emblématique de l’autogestion dure jusqu’en janvier 1974, date à laquelle sont signés les accords de Dole qui permettent la relance grâce un repreneur. Celle-ci sera néanmoins de courte durée avec un nouveau conflit et la fermeture de l’entreprise deux ans plus tard.

Crédit Archives CFDT, 1973, CFI/6/160

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