En ce mois de rentrée, les Archives de la CFDT vous proposent un aperçu des bulletins d'adhésion réalisés par la Confédération et les organisations CFDT.
Présentation des documents
Adhérer à un syndicat est un acte important. Comme l’indique une note du BRAEC datée du 6 mars 1987, l’acte d’adhésion sous-entend trois volets : « un salarié qui veut adhérer, un militant qui veut faire adhérer, des objets (argent, timbre et cartes) qui concrétisent l’adhésion »[1]. Le bulletin d’adhésion est donc en quelque sorte le premier objet illustrant le lien entre le futur adhérent et l’organisation.
Bulletin d'adhésion de l'Union régionale parisienne CFDT, 1964 (CG/11/55)
Si aujourd’hui, l’adhésion peut se faire en ligne, le bulletin papier a toujours revêtu une importance particulière, rendant tangible l’appartenance au syndicat. Il témoigne à la fois de l’engagement individuel, tout en portant le discours de l’organisation vis-à-vis de ses militants.
En tant que premier contact avec le futur adhérent, le bulletin doit pouvoir exposer un argumentaire susceptible de convaincre rapidement ; comme le souligne la note du BRAEC, l’adhésion se fait le plus souvent non par envie, mais « en réaction de quelque chose » par exemple à sa situation dans l’entreprise. Pour l’organisation, il faut donc pouvoir apporter une réponse à cette « réaction ». De même, on adhère à un type de syndicalisme correspondant à une image de la société qui nous parle. Le bulletin d’adhésion ne pouvant se cantonner à un simple formulaire d’inscription, le choix des mots et des images est primordial afin d’amorcer le dialogue avec le sympathisant. Dans tous les cas, il faut réussir à convaincre rapidement le futur adhérent.
Bulletin d'adhésion de la fédération HaCuiTex, recto [ca 1968] (FHO/3/32)
Bulletin d'adhésion de la fédération HaCuiTex, recto [ca 1968] (FHO/3/32)
Il existe autant de bulletins que d’organisations et cette diversité se traduit aussi bien dans les codes couleurs que les formats. C’est ainsi qu’on trouve des reproductions d’affiches (comme celle réalisée par l’URP suite au congrès extraordinaire de 1964[2]), des images illustrant le combat d’une organisation (reprise d’une photographie de manifestation de la fédération HaCuiTex en 1968), ou encore des séries de motifs s’inscrivant plus largement dans une campagne de communication annuelle (comme c’est le cas avec le bulletin de 2012, dont le code couleur, le slogan et les motifs se retrouvent sur les brochures et livrets à destination des nouveaux adhérents[3]).
Bulletin d'adhésion de la CFDT, 2012 (CCOM/15/14)
Bulletin d'adhésion de la CFDT, 2012 (CCOM/15/14)
De plus, le bulletin d’adhésion, par quelques phrases courtes, doit pouvoir faire passer un message, au même titre qu’un tract. L’objectif est de présenter les revendications communes portés par la CFDT et ses organisations, tout en soulignant leurs spécificités. Plusieurs termes reviennent ici systématiquement, montrant une continuité du message porté :
Au-delà de la démarche purement administrative, le bulletin d’adhésion est donc un instrument indispensable de la communication de toute organisation syndicale.
Pour aller plus loin
[1] « L’adhésion syndicale aujourd’hui » note d’information du BRAEC pour la Commission exécutive, séance des 2-6 mars 1987 (CG/8/1209)
[2] Le congrès extraordinaire des 6-7 novembre 1964 fut celui de la déconfessionnalisation et de l’adoption du sigle CFDT. (voir CG/11 : Inventaire des dossiers de congrès, 1919-2014)
[3] Voir BB/1 : Inventaire des guides et brochures CFTC-CFDT (1922-2019).