En 1949 est créé à la CFTC un service de l'Outre-mer, Il s'agit d'un service à l’usage des DOM-TOM, afin de tenir compte des spécificités territoriales dans le développement du syndicalisme local. Actif jusqu'en 1961, il intègre à cette date le tout nouveau secteur International.
Page 6 de l'album photographique de Gérard Espéret : visite de la section CFTC de Mauritanie, 1953 (CP/10/60)
Présentation du document
Le document présenté ici provient d’un album de 160 photographies noir et blanc prises par Gérard Espéret lors de ses tournées régulières dans les territoires d’Outre-mer, entre 1952 et 1959. Chaque pays visité est illustré des portraits des syndicalistes affiliés à la CFTC, des lieux remarquables et des évènements syndicaux auxquels Gérard Espéret a assisté. Au cours de ses différents voyages, il a pris soin d’annoter ses photographies, décrivant les lieux visités et les rencontres avec la population locale, donnant à voir une image intime d’un syndicalisme de « terrain ». Il s’agit d’un témoignage exceptionnel, offrant à la fois un portrait du syndicalisme africain à la veille de la décolonisation, mais aussi un carnet de voyage illustré du continent africain dans les années cinquante.
Page 40 de l'album photographique de Gérard Espéret : tournée à Madagascar, 25 septembre-14 octobre 1952 (CP/10/60)
Note sur Gérard Espéret
Gérard Espéret nait en 1907 à Versailles et meurt en 1995 à Nailloux (Haute-Garonne). Proche de la mouvance minoritaire réclamant la déconfessionnalisation de la CFTC, issu de la gauche chrétienne, il s’intéresse de près à la question coloniale. Partisan de l’égalité syndicale, il participe à la mise en place de la Commission confédérale de l’Outre-mer. Il milite tout au long de sa vie pour une indépendance des syndicats des anciennes colonies françaises. Nommé au secrétariat de l’Outre-mer, il travaille à la mise en place d’un code du travail de l’Outre-mer avec l’aide du juriste Jean-Paul Murcier (1953). Homme de terrain, il réalise de nombreux voyages en Afrique afin de soutenir la création de syndicats indépendants à la CFTC. Alors que s’amorcent un peu partout les mouvements de décolonisation, il crée des unions syndicales nouvelles entre Dakar et Brazzaville. En 1957, il apporte ses compétences à la mise en place de cinq structures autonomes : confédérations d’Afrique équatoriale française, d’Afrique occidentale française, du Cameroun, de Madagascar et du Pacifique. Il les incite à adhérer directement à la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC), pour faire jeu égal avec la CFTC qui en fait également partie. Elles collaborent désormais par le biais du Conseil des organisations syndicales françaises (COSUF), dont Gérard Espéret est délégué général. En leur offrant ses compétences de formateur, il permet aux jeunes militants africains d’accompagner l’indépendance de leurs pays et la poursuite des revendications syndicales. Membre du Conseil supérieur des affaires sociales d’Outre-mer de 1953 à 1958, il crée l’Institut syndical de coopération technique international (ISCTI), chargé d’accompagner la formation et la coopération entre les organisations africaines, avant de quitter la Confédération en 1967.
Gérard Espéret a émis le souhait de donner ses archives dès 1977, versant régulièrement les documents accumulés au gré de ses activités. Son fonds personnel, aujourd’hui conservé aux Archives confédérales de la CFDT et coté en CP/10, compte 78 articles composés de récits de voyages, de photographies, de comptes rendus de réunions et de correspondances officielle et privée.
Page 44 de l'album photographique de Gérard Espéret : tournée en Afrique équatoriale française, 14-27 octobre 1952 (CP/10/60)
Pour aller plus loin