Le conflit du Joint français, qui a duré huit semaines entre mars et mai 1972, a profondément marqué l’histoire de Saint-Brieuc. Il est resté emblématique des années 1970.
La première grève des ouvriers de l’usine du Joint français (filiale de la Compagnie générale d’électricité) de Saint-Brieuc, a lieu en 1968. Elle aboutit à la signature d’un accord reconnaissant le fait syndical et une légère augmentation de salaire.
Manifestants et banderoles CFDT, 1972. 26 x 18 cm. Crédit : SIMONET
Coll. Archives CFDT.
Celle de 1972 est d’une tout autre ampleur : démarrée en février par une série de débrayages, la grève illimitée est finalement votée par le personnel en mars. Les revendications portent sur un alignement des salaires avec ceux de la maison-mère de Bezons, ainsi que la réduction de la durée hebdomadaire du travail. Alors que la direction du groupe rompt toutes négociations, les violences policières et l’évacuation brutale de l’usine choquent l’opinion publique qui se range du côté des grévistes. 10 à 12 000 personnes manifestent leur soutien le 18 avril, tandis que les paysans de la région ravitaillent massivement les grévistes et que la municipalité de Saint-Brieuc vote le soutien à la grève. Le 6 mai 1972, après 54 jours de grève, les représentants du personnel arrachent enfin un protocole d’accord. Le 8 mai, les ouvriers votent la reprise du travail.
Pour aller plus loin
- Collectif CFDT, 4 grèves significatives, Epi, 1972.
- Sous la direction de Guy Lorant, La grève du joint français, Armand Colin, 1975.
- FB/1/265, dossier sur les conflits et actions nationales dans la métallurgie