Nous vous signalons la publication d’un article d’Odile Nave (CFDT Retraités) consacré aux ex-voto syndicaux.
Pour celles et ceux à qui l’information aurait échappée, nous vous signalons la publication d’un article d’Odile Nave (CFDT Retraités) consacré aux ex-voto syndicaux, paru dans le numéro 182 de Multiple[1], la publication de la Fédération Santé-sociaux CFDT.
En marge de tout exercice liturgique, les ex-voto connaissent un essor jusqu’au début du XXe siècle et manifestent d’une foi populaire. Plaques de remerciements à valeur propitiatoire, ils sont souvent accolés à des monuments ou édifices religieux, et témoignent d’un don fait la suite d’un vœu émis et exaucé. Parfois, ils ont une simple valeur commémorative d’un évènement.
Dans le cas présent, c’est au Syndicat des employés du commerce et de l’industrie (Seci), l’un des premiers syndicats chrétiens[2] fondé le 13 septembre 1887, que l’on doit ces objets. Le seci est en quelque sort à l’origine de la CFTC, puisque c’est à partir de ce syndicat que s’effectue le développement, passant de 1890 à 1914, de 250 à 10 000 adhérant[3].
Si le sujet est pour le moins singulier, ces inscriptions n’en constituent pas moins des archives ! En effet, selon les dispositions du code du patrimoine, les archives sont « l'ensemble des documents […] quels que soient leur date, leur lieu de conservation, leur forme et leur support, produits ou reçus par toute personne physique ou morale […] dans l'exercice de leur activité »[4].
Aujourd’hui, ces petites plaques de marbre ou de granit révèlent des richesses pour les historiens et sociologues. Leur analyse peut même relever de plusieurs disciplines en sciences sociales : l’histoire des mentalités, l’histoire de la culture matérielle et l’anthropologie religieuse.
Ex-voto du SECI, 1902, Athis-Mons (Essonne) © Odile Nave
Ex-voto du SECI, 1909, Athis-Mons (Essonne) © Odile Nave
[1] Mutiple, n°182 (juillet-septembre 2020), pp.26-29
[2] Le 17 mars 1886, se tient à Lyon l’assemblée générale constitutive de la Corporation des employés de la soierie lyonnaise qui regroupe exclusivement des employés catholiques. Un article des statuts précise qu’elle est « chrétienne dans son esprit » ; il s’agit du premier syndicat chrétien fondé en France. Confer Michel Branciard, La CFDT, Paris, Presses universitaires de France, collection Que sais-je ?, 1986, p. 5.
[3] Ibid, p.9.
[4] Article L211-1 du code du patrimoine.