Fonds Gérard Espéret : documents audiovisuels

  • Présentation du contenu :

    Déplacements au Cameroun, à Madagascar, en Israël, en République du Congo, en Italie (Rome) et au Vatican (Cité du Vatican) : films muets 8 mm réalisés par Gérard Espéret, secrétaire confédéral en charge des Outre-mer et de l'Institut syndical de coopération technique internationale (ISCTI).

  • Date :

    1960-1964

  • Description physique :

    Importance matérielle : 11 unités

    Genre/Carac. phys. : Films muets en couleurs 8 mm Kodak (Kodachrome, Kodachrome II et Instamatic)

  • Cote :

    CAV/7

  • Organisme : Archives CFDT, 47-49 avenue Simon Bolivar, 75019 Paris
  • Origine : Espéret Gérard
  • Biographie ou Histoire :

    Gérard ESPÉRET naît le 8 octobre 1907 à Versailles. Il est l'aîné d'une fratrie de six enfants. Issu d'une famille d'imprimeurs, il déménage aux grés des obligations professionnelles de son père. En 1910, la famille part pour Coutances dans la Manche, où son père décide d'ouvrir une imprimerie diocésaine, qu'il doit abandonner brutalement avec le déclenchement de la première Guerre mondiale. Gérard Espéret termine ses études à l'âge de 14 ans, son certificat d'études primaires en poche. Il débute dans le monde du travail en tant qu'apprenti mécanicien dans une coopérative agricole. Alors que son père rachète une imprimerie à Tonneins, il intègre l'entreprise familiale comme conducteur et réparateur de monotype. Malheureusement, l'imprimerie est fortement endettée et oblige une nouvelle fois la famille Espéret à déménager pour trouver du travail, à Paris d'abord, puis à Strasbourg. Le jeune Gérard Espéret intègre alors une entreprise de fabrication de machines à écrire avant de travailler dans une horlogerie, améliorant durant ces années ses connaissances en mécanique et en fonte des métaux. Après son service militaire à Toul, il part pour Saint-Lô où il occupe un poste de mécanicien durant cinq ans.

    Ses parents, catholiques pratiquants, militent au Sillon. Il est, de ce fait, sensible aux mouvements chrétiens ouvriers et intègre la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). En 1931, il est désigné secrétaire de la section de Saint-Lô et délégué à la propagande de la Fédération de la Manche. En 1933, son installation à Cherbourg coïncide avec sa découverte du syndicalisme et son adhésion à la CFTC. Il devient alors permanent de l'union locale CFTC et mène différentes activités de développement des structures syndicales professionnelles : recréation d'un syndicat de la métallurgie en 1934 (dont il est secrétaire jusqu'en 1939), création d'un syndicat du bâtiment en 1935 et relance du syndicat de l'arsenal de Cherbourg. Il permet également la création d'un secrétariat populaire et d'un service de placement, ainsi que la mise en place du contrôle et du paiement à domicile des assurances sociales entre 1933 et 1939. Il participe enfin au comité d'aide aux chômeurs de la ville. Profitant de l'impulsion militante lancée par les grèves de 1936, il réussit à relancer l'Union départementale de la Manche dont il est le secrétaire jusqu'en 1939. Remarqué par Pierre Botton, secrétaire générale de la métallurgie, il se laisse convaincre en 1939 de se rendre à Paris pour devenir permanent de la métallurgie parisienne. Ayant maintenu les liens avec ses camarades de la section JOC, il profite de leurs connaissances pour alimenter ses réflexions sur la politique de la CFTC à l'égard de la classe ouvrière. Entré à l'École normale ouvrière (ENO), il y fait la rencontre de Paul Vignaux avec qui il sympathise.

    Mobilisé en 1939, la débâcle en 1940 met un terme à son engagement militaire. Il s'installe en région parisienne et prend la tête, fin 1940, de l'école nationale de formation des cadres située à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines) puis à Montry (Seine-et-Marne), qu'il quitte en octobre 1944. Les pressions et les menaces de l'autorité allemande ayant raison de son engagement, il préfère céder sa place. Il n'abandonne pas pour autant sa démarche militante. Reconnu pour ses qualités de pédagogue et de formateur, Gérard Espéret est appelé par la JOC à intégrer l'université populaire de Marly-le-Roi. Avec l'aide du père Lebret, et le soutien de la CFTC, du Mouvement populaire des familles (MPF), et de la JOC, il fonde en 1945 l'Institut de culture ouvrière (ICO). Il participe également à l'organisation de la revue Économie et Humanisme. En 1947, fort de son expérience dans ce domaine, il est élu secrétaire général adjoint à la CFTC en charge de la formation et de la propagande. Il joue alors un rôle clé de médiateur dans la crise naissante entre mouvance minoritaire (Reconstruction) et majoritaire. Ainsi en 1948, il fait partie de la Commission des 21 dont l'objectif est de définir une charte des droits et devoirs de la minorité au sein de la CFTC. En parallèle de son mandat confédéral, il participe aussi à la fondation de la nouvelle Action Catholique en 1950-1951, alors que le MPF est en pleine réflexion sur la déconfessionnalisation du mouvement.

    Durant ces mêmes années, en accord avec ses convictions chrétiennes, il s'intéresse plus particulièrement à la question coloniale, et participe à la mise en place de la Commission confédérale de l'Outre-mer. Gérard Espéret milite tout au long de sa vie pour une indépendance des syndicats des anciennes colonies françaises. Il prend la tête du Secrétariat à l'Outre-mer et y consacre la majeure partie de sa carrière. Il travaille avec le juriste Jean-Paul Murcier, à la préparation d'un code du travail de l'Outre-mer, adopté par le Parlement le 15 décembre 1952[1]. Il participe également au dossier de défense des droits des travailleurs immigrés en métropole au sein de la Commission des problèmes de main d'œuvre nord-africaine, dirigée par Simone Troisgros. Homme de terrain, il réalise de nombreux voyages en Afrique afin de soutenir la création de syndicats indépendants à la CFTC. Ainsi, lors du congrès de 1955, il propose avec succès un rapport en faveur de l'autonomie des syndicats africains par rapport aux confédérations françaises. Fort de ce soutien, et alors que s'amorcent un peu partout les mouvements de décolonisation, il créé des unions syndicales nouvelles entre Dakar et Brazzaville. En 1957, il apporte ses compétences à la fondation de cinq structures autonomes : confédérations d'Afrique équatoriale française, d'Afrique occidentale française, du Cameroun, de Madagascar et du Pacifique.

    Il fait en sorte qu'elles adhèrent à la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC), tout comme la CFTC. Cela ne signifie pas pour autant que ces organisations rompent tous liens avec la Centrale chrétienne ; elles collaborent désormais par le biais du Conseil des organisations syndicales françaises (COSUF), dont Gérard Espéret est délégué général. En leur offrant ses compétences de formateur, il permet aux jeunes militants africains d'accompagner l'indépendance de leurs pays et la poursuite des revendications syndicales.

    Entre 1953 et 1958, il est élu membre du Conseil supérieur des affaires sociales d'Outre-mer et il devient également membre en 1962 du Comité économique et social des Communautés européennes, puis de 1970 à 1974, expert au Comité économique et social de la CEE pour les problèmes de développement. En 1960, il crée l'Institut syndical de coopération technique international (ISCTI), qui devient en 1984 l'Institut Belleville, chargé d'accompagner la formation et la coopération entre les organisations africaines. Très critique à l'encontre de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), qu'il juge trop proche des intérêts américains pour aider convenablement les pays pauvres, Gérard Espéret préfère soutenir l'action de la CISC, dont les valeurs chrétiennes lui semblent en adéquation avec cette mission d'aide au développement.

    Parallèlement au dossier Outre-mer, il continue à vouloir favoriser le rapprochement entre minoritaires et majoritaires. Il poursuit ce travail en 1961 en devenant président de la Commission confédérale d'évolution, chargée de désamorcer le conflit et d'accompagner la transformation de la Confédération. Il présente en congrès, en 1963, le rapport préparatoire au congrès extraordinaire de 1964 et à la naissance de la CFDT. Une fois ce travail terminé (il participe au groupe de travail idéologique jusqu'en 1967), il quitte ses responsabilités confédérales, mais reste responsable de l'ISCTI jusqu'en 1970. Il meurt à l'âge de 88 ans, le 22 octobre 1995.

     

    [1] Loi n° 52-1322 du 15 décembre 1952 instituant un code du travail dans les territoires d'outre-mer et territoires associés relevant du Ministère de la France d'Outre-mer.

  • Conditions d’accès :

    Communicable

  • Conditions d’utilisations :

    Réalisation : Gérard Espéret
    Producteur phonographique : Confédération CFDT

     

    Droit d'auteur :
    Ont la qualité d'auteur d'une oeuvre audiovisuelle la ou les personnes physiques qui réalisent la création intellectuelle de cette oeuvre.
    Sont présumés, sauf preuve contraire, coauteurs d'une oeuvre audiovisuelle réalisée en collaboration :
    1° L'auteur du scénario ;
    2° L'auteur de l'adaptation ;
    3° L'auteur du texte parlé ;
    4° L'auteur des compositions musicales avec ou sans paroles spécialement réalisées pour l'oeuvre ;
    5° Le réalisateur.
    Lorsque l'oeuvre audiovisuelle est tirée d'une oeuvre ou d'un scénario préexistants encore protégés, les auteurs de l'oeuvre originaire sont assimilés aux auteurs de l'oeuvre nouvelle (article L137-7 du code de la propriété intellectuelle)

     

    Droits voisins du droit d'auteur :
    Le producteur ou les coproducteurs d'une oeuvre audiovisuelle jouissent de droits voisins du droit d'auteur. À ce titre, ils bénéficient non seulement du droit exclusif d'autoriser ou d'interdire l'utilisation et la reproduction directe ou indirecte de leur document, mais aussi celui de contrôler toute utilisation, reproduction, mise à disposition du public, qu'elle prenne la forme d'une vente, d'un échange ou d'un louage, ainsi que de toute communication au public de l'oeuvre (référence : article L215-1 du code de la propriété intellectuelle).

  • Autre instrument de recherche :

    CP/10_CP35 : fonds d'archives de Gérard Espéret

    BZ/6 : bibliothèque de Gérard Espéret

    CK/8 : documents figurés du fonds Gérard Espéret