Fonds Alain Gelly
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Présentation du contenu :
Le fonds a exclusivement trait au Brésil et regroupe une vaste documentation sur le pays, dans lequel le frère d'Alain Gelly, Guy, exerça à partir de 1975 et pendant près de vingt ans, un sacerdoce de prêtre missionnaire (Recife). Cette proximité avec ce pays sud-américain conduisit Alain Gelly à entreprendre plusieurs voyages sur place (1984, 1992 et 2002). En 1984, il fût témoin du 1er congrès de la Centrale unique des travailleurs (CUT) à Sao Paulo. Le fonds atteste des liens étroits entre l'Église catholique locale et les revendications ouvrières et paysannes dans le contexte de la dictature militaire (1964-1985). Un seul dossier (CP/31/14) fait écho aux positions des organisations CFDT sur la situation du syndicalisme brésilien et, une seule pièce (CP/31/15) fait directement référence aux activités personnelles d'Alain Gelly au Brésil.
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Date :
1969-2003
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Description physique :
Importance matérielle : 0,28 ml, 17 article(s)
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Cote :
CP/31/1-CP/31/17
- Langue : Portugais, français (par ordre d'importance).
- Organisme : Archives CFDT, 47-49 avenue Simon Bolivar, 75019 Paris
- Origine : Alain Gelly
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Biographie ou Histoire :
Né le 27 août 1945 à Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne). Fils de Paul, René Gelly, employé à la SNCF, à la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) et d'Albertine Sedat, mère puis mercière à Villeneuve-Saint-Georges, tous deux catholiques pratiquants, Alain Gelly était le benjamin de trois garçons. L'aîné, Guy (né en 1937) fut prêtre, missionnaire au Brésil qui, sur demande de Dom Hélder Câmara, développa des paroisses dans les favelas. Leur père, fils de sympathisant communiste, militant CFTC puis CFDT, était engagé dans des œuvres de solidarité, notamment l'Orphelinat des chemins de fer français, les Conférences Saint-Vincent-de-Paul, qui lui valurent la nomination de chevalier dans l'Ordre du mérite social. Il fut conseiller municipal MRP de Vigneux-sur-Seine (1947-1949), élu sur une liste de coalition SFIO-MRP. Leur mère, active dans la paroisse, s'occupait des exclus SDF, sortants de prison et fut membre de l'Action catholique générale féminine (ACGF). Dans un contexte local d'affrontement entre la paroisse et la municipalité communiste, ses parents accueillaient fréquemment chez eux des personnes en attente de solution des services sociaux. Très attachés à la laïcité, ils transmirent leurs convictions à leurs fils.
Alain Gelly fréquenta l'école maternelle et primaire Berthelot de Villeneuve-Saint-Georges (1949-1956), puis le cours complémentaire Jules Ferry (1956-1960), où il obtint le certificat d'études primaires en 1959 et le brevet d'études du premier cycle en 1960. Enfant de chœur, membre du patronage et coutumier des colonies de vacances de la paroisse, il fut scout de France (1955-1960). Il s'inscrivit à la JOC en 1961, devint responsable de l'équipe locale avec l'aumônier Michel Mercier, puis responsable de secteur et de la fédération de Juvisy (Seine-et-Oise, Essonne) avec l'aumônier fédéral Fernand Denis, jusqu'à son mariage en 1968. Sa participation au rallye européen de la JOC en 1964 et achevé par le rassemblement de Strasbourg (Bas-Rhin), au stade de la Meinau, lui fit découvrir la solidarité internationale.
Alain Gelly était entré en 1960 au centre d'apprentissage d'IBM de Corbeil-Essonnes, où il obtint le CAP d'électromécanicien (1963). Il fut embauché comme ouvrier professionnel à l'atelier des traitements thermiques. Appelé sous les drapeaux en 1964, affecté à Landau (Allemagne), il fut chauffeur à l'état-major et actif à l'aumônerie de la brigade. Au retour, il devint préparateur de fabrication au service méthodes (janvier 1966-février 1973), tout en suivant les formations du CNAM, d'abord en organisation scientifique du travail (1968-1969), puis en économie et statistiques (1969-1970). Dans le cadre d'une formation interne à IBM, il obtint en 1973 le certificat d'études MTM (méthodes de tables de mouvement), avant de s'orienter vers les métiers de l'information, suite à une nouvelle formation, lui permettant de devenir analyste-programmateur (1973-1977).
Dès son entrée à IBM, Alain Gelly, éveillé à la conscience de classe par ses activités à la JOC, voulut se syndiquer à la CFTC, mais il en fut dissuadé par les responsables du syndicat, par crainte des risques de répression à l'encontre d'un apprenti, particulièrement vulnérable. La direction avait en effet une vision quasi totalitaire du management ; elle développait une politique sociale qui mettait sous son contrôle tous les aspects de la vie des salariés et s'opposait au développement du syndicalisme qui constituait à ses yeux une dissidence dans la communauté IBM. Les syndicats CFTC et CGT étaient toutefois représentés dans l'établissement de Corbeil créé en 1941, à partir de leur implantation dans le centre de production historique de l'entreprise, à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), où des militants chevronnés y travaillaient, tel Alfred Chèvre, secrétaire du CE, qui avait participé en 1949, au côté de Roger Gillot, à la création de l'Union parisienne de la métallurgie parisienne (UPSM-CFTC). À Corbeil, la CFTC animée par René Joly, issu de la JOC, et Camille Cholot*, avait pris assise dans les milieux employés et techniciens, tandis que la CGT était surtout présente chez les ouvriers.
Alain Gelly se syndiqua en 1963, lorsque son embauche définitive fut acquise. Tout de suite, il fut collecteur, et militant de la déconfessionnalisation de la CFTC en 1964, acceptée, sans opposition dans la section. Candidat aux élections professionnelles en 1966, élu délégué du personnel (1968-1970) et au Comité d'établissement (1970-1972), il représenta sa section au conseil du syndicat de la construction électrique et électronique (SCEE-CFDT), composante de l'union parisienne des syndicats de la métallurgie (UPSM-CFDT), de 1970 à 1973. Il fut désigné délégué syndical par le SCEE pour intervenir auprès de la direction (1972-1977). Sous l'impulsion de Jean Ollivier, la CFDT qui développait une stratégie offensive d'information dans l'établissement (série de tracts intitulée Informer c'est manifester son estime), recueillait la sympathie grandissante des salariés. Malgré la direction qui considérait tout syndicaliste comme dissident, et la mise en place d'un syndicat autonome (SNA), en 1970, la CFDT devint majoritaire au CE. Alain Gelly eut la responsabilité de la commission vacances adultes. Il incitait à l'action syndicale au-delà de l'entreprise, par la présence des militants d'IBM au syndicat, aux unions locale et départementale, ainsi qu'au soutien des grévistes d'entreprises environnantes. Il participa à tous les congrès de la fédération de la métallurgie (FGM-CFDT) de 1968 à 1981, aux congrès confédéraux de 1976 à Annecy (Haute-Savoie) et 1979 à Brest (Finistère), où il intervint, au nom des syndicats de l'UPSM, sur « la charte financière confédérale ». Au sein de la fédération internationale des ouvriers sur métaux (FIOM), il apporta sa contribution pour tenter d'organiser le syndicalisme chez IBM, seule multinationale dépourvue de syndicat auxÉtats-Unis.
Sollicité par Rémy Allanos, secrétaire général de l'UPSM, il accepta de quitter IBM pour devenir permanent de l'union en avril 1977. L'UPSM avait entrepris une restructuration de ses syndicats régionaux d'industrie (aéronautique, automobile, construction électrique et électronique, mécanique) pour les faire évoluer vers de futurs syndicats départementaux de la métallurgie, toutes branches confondues. Impliqué dans cette réorganisation, Alain Gelly assumait depuis 1974 la responsabilité de secrétaire du secteur métaux du sud de l'Essonne. Lorsque les deux secteurs 91-sud et 91-nord fusionnèrent, donnant naissance au syndicat des travailleurs de la métallurgie de l'Essonne (STM 91), il en fut élu secrétaire général, lors du congrès constitutif du 11 juin 1977 à Corbeil-Essonnes. Membre de l'union locale de Corbeil depuis 1966, il faisait partie du conseil de l'Union départementale de l'Essonne (UD 91). Il en fut élu secrétaire général en 1977. Ainsi, Alain Gelly se partageait entre les deux structures, professionnelle dans la métallurgie et interprofessionnelle à l'Union départementale de l'Essonne.
À l'UD 91, il mena une action de restructuration, s'entourant d'une commission exécutive composée de Jean Ollivier, Jean Lamotte, Claire Gruson, Pierre Terrom. Il définit une organisation administrative, lança un plan de formation des militants, mit en place un service juridique, et organisa le soutien aux luttes revendicatives dans le département, où prédominaient la CGT et le PC. Il représenta l'UD 91 au bureau de l'Union régionale parisienne (URP-CFDT) de 1977 à 1979. Il reçut mandat de la CFDT à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) 91, fut assesseur suppléant à la commission de première instance du département en 1979, et administrateur du comité de gestion de la Caisse d'allocations familiales de la région parisienne. Lorsque Jean Ollivier lui succéda comme secrétaire général de l'UD 91 en mai 1979, il se consacra exclusivement à l'UPSM, tout en restant membre de la commission exécutive de l'UD 91 jusqu'en 1981.
Au sein de la métallurgie, ses priorités étaient le développement syndical dans les entreprises de l'Essonne et le soutien aux luttes revendicatives, notamment en 1977 à la Câblerie de Crosnes, employant une main-d'œuvre portugaise et maghrébine, à la Snecma à Corbeil-Essonnes, contre des sanctions disciplinaires (1977-1980), et où, à partir de 1978, des revendications survinrent avec l'introduction des machines-outils à commandes numériques. Il représentait l'UPSM au bureau de l'URP (1979-1982) et devint membre du conseil national confédéral. Il fit partie de la délégation de l'URP-CFDT au congrès de Solidarnosc de la région de Varsovie (Pologne), en décembre 1981. Il développa une solidarité avec le syndicat polonais, accueillant des militants venus se former clandestinement. Il avait organisé la visite de Lech Walesa, le 15 octobre 1981, invité par la CFDT à l'usine Snecma de Corbeil-Essonnes. En voyage privé au Brésil en août 1984, il assista au congrès fondateur de la CUT à San Paolo.
Soucieux de l'organisation structurelle et de la politique de syndicalisation de l'UPSM affectée par la chute des adhésions, il refusa de voter le budget de 1980. Il quitta son mandat de permanent à l'UPSM en février 1982, mais IBM refusa de le réintégrer. Il fut embauché comme programmeur analyste en informatique à la Snecma à Corbeil-Essonnes en mars 1982. Il fut désigné délégué syndical par le STM 91 et élu secrétaire de la section, avec le projet d'un développement syndical dans les catégories techniciens et cadres, au sein de la section dominée par le collège ouvrier qu'animait Michel Favart.
Alain Gelly explorait toutefois les possibilités d'un nouvel engagement dans le secteur social. Sollicité par la confédération, il accepta en février 1984 de prendre la responsabilité de délégué régional du Fonds d'action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles (FAS) de la région parisienne. Établissement public, le FAS, devenu en 2001 Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD), avait pour mission de mettre au point les relations avec les organisations du secteur de l'immigration et l'affectation des subventions. Alain Gelly y apporta son expérience « de terrain », prolongeant la démarche administrative par l'accompagnement des acteurs. En 1985, en coopération avec Olivier Philip préfet de la Région Ile-de-France, il créa le premier observatoire régional des actions migrantes (ORAM). Nommé en 1989 délégué régional Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, il s'établit à Montpellier (Hérault) et, avec Bernard Gérard, préfet de la Région Languedoc-Roussillon, il renouvela l'expérience francilienne en créant, en 1990, l'observatoire des populations immigrées (OPI). Il développa également une action spécifique pour les « familles rejoignantes » (regroupement familial). René Teulade, ministre des Affaires sociales et de l'intégration le chargea d'une mission d'étude sur le regroupement familial des étrangers en 1993.
À la suite de l'élection présidentielle de Jacques Chirac en 1995, la direction administrative du FAS déclencha un contrôle de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). L'audit fut favorable aux activités développées par Alain Gelly, mais il dut démissionner à cause des pressions à son encontre. De retour en région parisienne, il devint délégué général d'Emmaüs France en octobre 1996. Découvrant une nébuleuse de près de deux cents structures (communautés de compagnons, société d'HLM, confédération d'associations de locataires, amis, associations Emmaüs, fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés&) dont la principale référence était l'attachement à l'Abbé Pierre. Il voulut mettre en place une coordination, mais faute d'écho il jeta l'éponge en 1999.
Il revint à la Snecma en janvier 2000, comme coordinateur de la « mission handicap », nouvelle fonction destinée à la réinsertion des accidentés du travail, créée par Alain Bosser, secrétaire général de l'entreprise. Rattaché à la direction des ressources humaines du groupe, Alain Gelly devait coordonner huit autres chargés de mission postés dans divers sites de l'entreprise et sensibiliser les ressources humaines, les médecins du travail et les ergonomes des établissements. Bien que les relais fussent difficiles à assurer, la presse d'entreprise et spécialisée se fit l'écho de réussites de formations et d'adaptation de postes de travail à des personnes handicapées sourdes. Il fit valoir ses droits à la retraite en décembre 2003.
Parallèlement à ses activités professionnelles, il exerça des responsabilités administratives au service des populations immigrées. Désigné par le préfet de police de Paris, Jean-Paul Proust, au titre de personnalité qualifiée, il fut assesseur à la Commission du titre de séjour (CTS), de 2003 à 2007. Juge assesseur à la Cour nationale du droit d'asile, de 2004 à 2009, il examinait les recours contre les refus de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Alain Gelly s'impliquait à titre bénévole dans des activités d'insertion ou de solidarité aux immigrés. À son arrivée à Montpelier en 1989, il fut cofondateur, aux côtés d'Éric Toumelou, de l'entreprise en gros œuvres de bâtiment EMTT, à statut de SCOOP, qui compta huit emplois d'insertion. Malheureusement, l'entreprise fit faillite en 1993 en raison de retards de subventionnements de l'État. Il cofonda également, en 2005, l'entreprise d'insertion E-NET, de recyclage d'ordinateurs, à Massy (Essonne), avec Amine Benmansour, ancien employé administratif à l'UPSM-CFDT. Il était membre du GISTI (Groupe d'information et de soutien aux immigrés), et présida le CATRED (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l'égalité des droits) de 2003 à 2006. Passionné par la sauvegarde de l'histoire sociale, il entra en 2005 au bureau du Comité action recherche et documentation des entreprises (CARDE) créé en 1992 par Jean Ollivier et Michel Marcon.
Il s'était marié le 21 septembre 1968 à Ris-Orangis (Essonne) avec Marie-Jeanne Morin, coiffeuse, jociste rencontrée lors du rassemblement de 1967 au Parc des Princes à Paris. Au sein du club de prévention Trinité-Vintimille-Anvers-Sacré-Cœur (TVS) de Corbeil-Essonnes, qu'Alain Gelly présida de 1972 à 1976, Marie-Jeanne Gelly animait la section coiffure. Le couple qui adopta trois enfants, Luc (1970), Céline (1973), Cédric (1975) et accueillit deux « filles de cœur », Djénéba et Fatoumata, confiées par le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), entra au Conseil d'administration et au bureau d'Enfance et famille d'accueil de l'Essonne (EFA 91) de 1974 à 1983. Il participa au comité contre l'esclavage moderne de 1998 à 2006, mais s'en détacha en raison de divergences.
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Histoire de la conservation :
Ces archives ont été conservées par Alain Gelly à son domicile, avant leur versement aux Archives confédérales de la CFDT.
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Accroissement :
Ce fonds est clos.
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Conditions d’accès :
Dans le cas du fonds Alain Gelly, les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales.
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Conditions d’utilisations :
La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux Archives confédérales.
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Caractéristiques matérielles et contraintes techniques :
Le fonds contient plusieurs affiches et tracts.
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Existence et lieu de conservation des originaux :
Archives confédérales de la CFDT, Paris.