Secteur Financier (1937-1990)
-
Présentation du contenu :
Ce niveau présente les dossiers du secteur Financier (1958-1988). En sus des activités générales, ces derniers mettent en lumière la gestion salariale du personnel confédéral. En revanche, la gestion immobilière de la Confédération n'est que partiellement traitée, puisque seules les archives de la SATRAV (1971-1975) sont ici présentées. Les activités de Montholon Services (1971-1988) sont limitées aux années 1971-1979. Enfin, l'histoire des caisses de résistance de la CFDT est également abordée, avec une présentation des activités du Fonds d'action sociale professionnelle et syndicale (FAS), de la Caisse nationale d'action professionnelle (CNAP) et de la Caisse nationale d'action syndicale (CNAS).
Le plan de classement de cet instrument de recherche est organisé en cinq parties : activités du secteur Financier ; comptabilité et gestion salariale du personnel confédéral ; activités de la Société auxiliaire des travailleurs (SATRAV) ; activités de Montholon Services ; activités du fonds de solidarité en fonds d'action professionnelle et de défense syndicale (FAS), de la caisse nationale d'action professionnelle (CNAP), puis de la Caisse nationale d'action syndicale (CNAS).
-
Date :
1937-1990
-
Description physique :
Importance matérielle : 262 articles, répartis dans 28 boîtes, 48 classeurs, 229 registres
Importance matérielle : 17,9 mètres linéaires
-
Cote :
CH/8/306-CH/8/322; CH/8/2993-CH/8/3237
-
Origine :
Secteur Financier
-
Biographie ou Histoire :
Le nom de Jean Alidières est indissociable de l'histoire du service. En janvier 1937, suite aux grèves de 1936 et à l'accroissement des effectifs, il est embauché en qualité de chef comptable pour appuyer Marcellin Armand, le trésorier confédéral depuis l'origine. À la Libération, Jean Alidières prend en main les finances et l'organisation de la CFTC reconstituée avec le titre de Secrétaire général adjoint. Il est assisté d'un chef comptable, des gérants de la Maison des travailleurs chrétiens (MTC) et de Bierville, du directeur de la Société auxiliaire des employés de commerce et d'industrie (SAECI) et d'un responsable de l'administration.
Le secteur Financier est créé en 1958. Jean Alidières est l'homme-orchestre de toute une série de « services », comprenant d'une part tout ce qui concerne les finances confédérales (budget, crédits formation et plan, fonds de développement à partir de 1957) y compris le service central de perception et de ventilation des cotisations (SCPVC). D'autre part, il gère les finances des secteurs annexes (syndicalisme, Bierville, économat, atelier de tirage). C'est aussi de lui que dépendent les sociétés annexes MTC et SAECI devenue SATRAV en 1971.
Les finances confédérales englobent l'établissement du budget, la gestion et la répartition des fonds d'origine gouvernementale versés au titre de la formation, des crédits du plan pour information ou études économiques, le fonds de développement créé en 1957, et la solidarité syndicale mondiale. Le SCPVC est créé quant à lui en 1949.
Au congrès de 1951, nait la caisse confédérale de solidarité, tandis que dans les années suivantes sont créées des caisses de résistance en Alsace et dans plusieurs branches professionnelles. Il faut attendre le congrès de 1965 pour voir la transformation du fonds de solidarité en fonds d'action professionnelle et de défense syndicale (FAS). Le congrès décide en outre de la création d'une caisse nationale d'action professionnelle (CNAP) regroupant les caisses de résistance existantes. Le FAS est installé le 1er janvier 1966 et le 12 décembre 1966 se tient l'assemblée constitutive de la CNAP. La fusion FAS-CNAP intervient au 1er janvier 1974 pour devenir la Caisse nationale d'action syndicale (CNAS).
D'autres secteurs annexes sont également rattachés au service Financier. Il s'agit de l'économat, de l'atelier de tirage, de Bierville, de Syndicalisme et du service édition. L'économat s'occupe de la réalisation et de la diffusion du matériel de communication (affiches, porte-clés, banderoles, etc.). L'atelier de tirage effectue le tirage des circulaires et l'assemblage de documents. L'atelier Bull, créé avant 1970, préfigure le service informatique qui sera mis en place en 1988. Ce dernier restera intégré au secteur Financier jusqu'à la création du service des Systèmes d'information en avril 2010.
Concernant la gestion immobilière, plusieurs entités se succèdent ou cohabitent. La Société auxiliaire des employés de commerce et d'industrie (SAECI) -héritée du syndicat des employés du commerce et de l'industrie (SECI) qui, pour régler une dette, donne à la Confédération des actions de cette société-, gère les immeubles de la rue Cadet ainsi qu'une librairie et un bar. Elle devient le 10 juillet 1968 la Société auxiliaire des travailleurs (SATRAV)[1]. La Maison des travailleurs chrétiens, puis la Maison des travailleurs confédérés (MTC), société anonyme mise en place par Jean Alidières, possède quant à elle les immeubles de la rue de Montholon et a acquis en 1950 l'ancienne propriété de Marc Sangnier de Bierville (Boissy-la-Rivière, Essonne). Maurice Feuillet assure seul la gestion de Bierville jusqu'en 1966, date à laquelle il est secondé d'un adjoint jusqu'à la fin 1978. La SAECI abandonne alors ses activités de coopérative d'épicerie et ferme son bar ; il ne lui reste plus que ses activités immobilières et la librairie. Devenue SATRAV en 1968, elle fusionne en 1975 avec la MTC. À l'exception de Bierville, l'ensemble de la gestion immobilière est assuré par la MTC. En janvier 1971 est créé, Montholon Services (MS), une nouvelle société qui incorpore la librairie alors dépendante de la SATRAV, certaines activités de l'économat, telles la réalisation et la diffusion du matériel d'action syndicale de la CFDT.
En 1974 est créé le poste d'adjoint au trésorier confédéral[2]. Un second secrétaire confédéral est recruté en 1978, pour alléger la tâche du trésorier confédéral. Cette évolution se traduit également par le renforcement des moyens de gestion des services et sociétés rattachés au secteur : administration de Syndicalisme, gestion de Bierville, contrôle de gestion de la CNAS, de l'atelier de tirage-reprographie, de Montholon-Service. Le renforcement de ce secteur s'explique également par l'importance prise par la gestion immobilière, confiée à la MTC. C'est en effet au cours de cette période que deux projets immobiliers voient le jour avec le déménagement de la confédération du square Montholon à la rue Cadet, puis au 4, boulevard de la Villette.
L'Association de gestion de l'immeuble Bolivar (AGI) est créée en 1989 au moment où débute la construction de l'immeuble des fédérations avenue Simon Bolivar. En plus de la gestion de l'immeuble en construction, l'AGI prend progressivement à son compte la gestion de l'ensemble du patrimoine immobilier confédéral. L'Association Bierville continue de gérer le site éponyme. La MTC est finalement dissoute le 31 octobre 1995.
Montholon-Services, qui gère notamment l'atelier de tirage, connait des difficultés financières croissantes. En 1988 la CFDT accepte de vendre la société à quatorze de ses salariés qui la reprennent sous la forme d'une société coopérative et participative (SCOP)[3]. La même année, le secteur disparaît au profit d'un département Financier (1988-2001).
[1] Extrait du procès-verbal de l'assemblée générale extraordinaire du 10 juillet 1968. Archives confédérales, CH/7/754.
[2] Bureau national de mars 1975. Dès 1973, une note présentée au Bureau national signale que le « secteur met en œuvre une prise en charge plus collective des différents services qui lui sont rattachés ». Cela se traduit, d'abord, par le renforcement de l'appareil politique.
[3] « Situation de Montholon-Services », note de la Commission exécutive du 21 mars 1988. Archives confédérales, CG/2/163.