La CFDT a toujours été pleinement engagée dans le projet européen. À l’heure où la France prend la présidence du Conseil de l’Union européenne, c’est l’occasion de rappeler les propos tenus par Jacques Delors devant le 42e congrès de 1992.
Depuis sa création, la CFDT soutient le projet européen. Elle est fortement engagée dans les instances syndicales européennes. A la Confédération européenne des syndicats (CES) en particulier, dont Laurent Berger est actuellement le président, comme auprès du Comité économique et social européen (CESE) qui assure une mission fondamentale de conseil auprès de trois grandes institutions européennes : le Conseil de l’Union européenne, la Commission européenne et le Parlement européen.
En 1992, quand débute le processus de ratification du Traité de Maastricht, la CFDT s'empare à nouveau des enjeux européens et achève son 42ème congrès (Paris, 7-10 avril 1992), le premier après la chute du Mur de Berlin, en adoptant son propre Manifeste pour l'Europe. En rappelant la dimension sociale qui manque encore à l'édifice communautaire, ce manifeste formule les attentes cédétistes vis-à-vis du projet européen en construction. C'est un appel lancé aux salariés et aux organisations syndicales françaises pour appuyer collectivement la construction d'une Europe sociale.
Alors que l'on débat au sujet de la ratification du traité, l'Europe est de toutes les discussions. Avant d'achever son rassemblement, la CFDT propose à Jacques Delors de s'exprimer devant les congressistes réunis, comme l'illustre cet extrait conservé à l'INA. Certains propos tenus ce jour-là par le Président de la Commission européenne marquent les esprits : « La France apporte à l’Europe sa propre personnalité, ses acquis, ses qualités, et bien entendu aussi ses faiblesses, mais elle ne risque pas d’être diluée dans l’ensemble européen ». Si elle est l'objet de crainte pour certains, au sein de la CFDT, l’Europe des Douze est vue comme une chance qui doit être l’exemple d’une synthèse réussie entre progrès social et avancées économiques. Les fonds structurels européens soutiennent déjà des territoires en déclin industriel et nombreuses sont les collectivités locales et territoriales ainsi que les établissements publics à bénéficier des aides européennes pour assurer leur développement : projets d'infrastructures dans des territoires fragiles (urbains et ruraux) ; construction d’établissements scolaires, sociaux et médico-sociaux ; programmes en faveur de l'éducation, la formation, ou l'acquisition de compétences et l'apprentissage tout au long de la vie.
Pour la CFDT, l’Europe est un choix d’ambition, social et de solidarité, au service de ses citoyens.
Jacques Delors, président de la Commission européenne, à la tribune du 42e congrès confédéral de la CFDT. Paris, le 10 avril 1992. Patrick Zachmann / Coll. Archives CFDT (CE/2/1992/14156)
Plus proche de nous, depuis le 1er janvier 2022 et pour la première fois depuis treize ans, la France occupe pour les six prochains mois la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE). Cette institution, qui ne doit pas être confondue avec le Conseil européen[1], coordonne en particulier les politiques économiques de l'UE. Parce que le Conseil de l'UE partage avec le Parlement européen les pouvoirs législatifs et budgétaires, la présidence française constitue un moment fort.
Le social doit imprimer la présidence française de l'#UE. Salaire minimum, devoir de vigilance, égalité salariale... Les défis sont enthousiasmants pour changer l'image de l'#Europe et faire la démonstration de son utilité pour les travailleurs https://t.co/EQihYeE2EP
— Laurent Berger (@CfdtBerger) December 14, 2021
Pour le Secrétaire général de la CFDT, la présidence française du Conseil de l’UE est une opportunité. Celle « d’avancer vers un modèle social européen, de s’engager sur les transitions climatique et numérique, de mettre l’humain au cœur des priorités et de donner toute leur place aux partenaires sociaux ».
Pour aller plus loin :
[1] Le Conseil européen réunit les chefs d'État ou chefs de gouvernement des vingt-sept États membres. Il est l’une des sept institutions européennes, avec le Conseil de l’Union européenne, la Commission européenne, le Parlement européen, la Cour de justice de l’Union européenne, la Cour des comptes européenne et la Banque centrale européenne.