Fonds du Mouvement d'action et de recherche critique (MARC, ancien syndicat étudiant)

  • Date :

    1971-1976

  • Description physique :

    Importance matérielle : 6 photographies

  • Cote :

    CK/5

  • Organisme : Archives CFDT
  • Origine : Mouvement d'action et de recherche critique (MARC)
    Don : Michel Garicoix
  • Biographie ou Histoire :

    Le MARC est un syndicat étudiant français issu de groupes formés après le mouvement de mai 1968 et se référant aux théories autogestionnaires. En décembre 1968, des militants étudiants engagés dans le mouvement étudiant français créent plusieurs groupes locaux comme BASE Sciences Po Paris, MARC 200 à Nanterre, U 70 à Lyon, ou Force Étudiante à Saint-Maur. Ils se coordonnent de manière régulière à partir de mai-juin 1969.

     

    Une rencontre nationale a lieu à Bierville (Boissy-la-Rivière, Essonne) les 25 et 26 octobre 1969, dans un lieu prêté par la CFDT. Une conception radicalement neuve du syndicalisme étudiant est affirmée : « décloisonner l'université du reste de la société en travaillant avec la centrale syndicale qui correspond le mieux à nos aspirations : la CFDT ». Un bureau national provisoire est mis en place en octobre 1969 qui prépare le 1er congrès du MARC les 7 et 8 mars 1970. En partageant une orientation autogestionnaire, les militants du MARC tissent des liens avec la CFDT, qui porte dans les années 1970, un projet syndical analogue.

     

    Des sections du MARC se créent dans plusieurs universités (Lille, Nancy, Nanterre, Grenoble, Strasbourg) qui revendiquent le droit à une éducation permanente et critique et réclament un salaire étudiant.

     

    Après l'élection présidentielle française 1974, le courant proche de François Mitterrand fait le choix d'un syndicat exclusivement socialiste, en créant, à la rentrée 1975, le Comité pour l'organisation du syndicat des étudiants de France (COSEF)[1]. Au même moment, les étudiants rocardiens développent un projet plus ouvert ; c'est dans ces conditions que se forme le Comité national d'initiative et de liaison (CNIL), à l'initiative du MARC et avec l'appui de la CFDT et du Syndicat général de l'Éducation nationale (SGEN-CFDT). Ce comité de liaison attire des jeunes adhérents du Parti socialiste unifié (PSU), Étudiants socialistes (ES) et de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC). Le CNIL prépare bientôt un congrès de fondation d'une nouvelle organisation. C'est ainsi que le MARC se dissout dès 25 avril 1976 et qu'est fondé le même jour le Mouvement d'action syndicale (MAS).

     

    Le MARC publie MARC Nouvelle et Situation. Le journal Luttes étudiantes voit le jour en janvier 1976 dans le cadre du CNIL. Dès le quatrième numéro (20 mai 1976), le journal devient la publication du MAS.

     

    Le MARC est représenté par un secrétaire national élu par le congrès. Cette fonction est successivement occupée par Jean-Paul Guillot, issus de la faculté des sciences économique de l'université Nanterre-Paris X (1970-1971) ; Laurent Kammerer, issu de la faculté de gestion de l'université Dauphine-Paris IX (1971-1972) ; Michel Garicoïx, issu de la faculté d'histoire de l'université Nanterre-Paris X (1972-1974) ; Jacques Salvator, issu de la faculté de médecine de l'université de Créteil (1974-1975) et Antoine Bour[2], jusqu'à la dissolution du syndicat (1975-1976).

     

    Michel Garicoïx[3] adhère au MARC le 27 octobre 1970. Il est élu au conseil de l'unité d'enseignement et de recherche (UER) Histoire de l'université Nanterre-Paris X le 14 janvier 1971 et devient également responsable de la section MARC au sein de la même université. Élu secrétaire national du syndicat le 23 avril 1972, il est réélu une seconde fois l'année suivante et achève son mandat le 21 avril 1974. Le même jour, il est élu membre du conseil national du MARC, mandat qu'il occupe jusqu'au 3 mai 1975. Il est enfin élu membre de la commission des conflits du syndicat, le 3 mai 1975, mandat qu'il occupe jusqu'en mars 1976.

     

    Après ses mandats successifs au MARC, Michel Garicoïx, journaliste de formation (il est journaliste pigiste à temps plein dès septembre 1974), devient secrétaire permanent à la CFDT et participe à la rédaction de la publication confédérale CFDT Syndicalisme Hebdo. Il en devient le rédacteur en chef adjoint (20 juin 1978-3 janvier 1979), puis le rédacteur en chef (3 janvier 1979-décembre 1984). Il poursuit ses activités de journaliste dans la presse écrite et radio à Bordeaux et participe, le 27 octobre 1984, à la création du SILAC-Aquitaine (Syndicat régional de l'information, du livre, de l'audiovisuel et de la culture), le syndicat régional Aquitaine de la FTILAC-CFDT (Fédération des travailleurs de l'information, de l'audio-visuel et de l'action culturelle) ; il en est membre du bureau et le trésorier jusqu'au 19 janvier 1990. Dès 1989, il poursuit ses activités journalistiques depuis Bayonne et le sud-Aquitaine et collabore à de grands quotidiens de la presse nationale (Le Monde, Les Échos). Depuis le 9 juin 1990, Michel Garicoïx est membre du conseil national et du Bureau national de l'Union syndicale des journalistes CFDT (USJ-CFDT), communément appelée CFDT Journalistes.

    [1] On retrouve au COSUF des personnalités comme Pascal Beau, Jean-Marie Le Guen et nombre de dirigeants de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF).

    [2] La faculté et l'université dont est issu Antoine Bour ne sont pas connues.

    [3] Les éléments qui suivent s'appuient sur une note de Michel Garicoïx, transmise aux archives en janvier 2019.

  • Histoire de la conservation :

    Les archives ayant fait l'objet d'un don de Michel Garicoïx en 2019 ont selon toute vraisemblance été conservées dans un local sujet à une humidité relative élevée

  • Accroissement :

    Ce fonds est clos. Toutefois, un accroissement n'est pas à exclure.

  • Conditions d’accès :

    Les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales.

  • Autre instrument de recherche :

    CSE/1 : première entrée du fonds du MARC

    CSE/4 : seconde entrée du fonds du MARC

  • Bibliographie :
    • MORDER Robi (sous la direction de), Naissance d'un syndicalisme étudiant. 1946 : la Charte de Grenoble. Paris, Éditions Syllepse, Collection « Groupe de recherche sur les mouvements étudiants (Germe) », 2006, 326 p.
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