Fonds Jean Maire
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Présentation du contenu :
La particularité de ce fonds réside dans le fait que Jean Maire avait réalisé un classement de ses archives, au moment de sa retraite, en les regroupant selon les différentes périodes d'activités de sa vie. Il avait également pris l'habitude de noter avec précision toutes ses rencontres, assurant une contextualisation particulièrement utile pour l'identification des évènements et des personnes photographiées. Ainsi, plusieurs articles comportent une fiche manuscrite, écrite par Jean Maire, retraçant les circonstances de ses rencontres et les liens l'unissant à d'anciens militants syndicaux et associatifs.
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Date :
1937-1996
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Description physique :
Importance matérielle : 0.13 mètres linéaires
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Cote :
CK/3/1-CK/3/58
- Origine : Jean Maire
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Biographie ou Histoire :
Jean Maire nait le 17 juin 1922 à Valentigney (Doubs). Son père, ferblantier à l'usine Peugeot de Beaulieu-Mandeure, est adhérent à la CGT. À la suite du décès prématuré de son épouse, ce dernier se remarie en 1930 avec une femme de confession catholique, alors que jusqu'à présent, les trois enfants avaient été élevés dans la foi protestante.
En 1934, Jean Maire obtient son certificat d'études primaires et devient apprenti à Peugeot-Sochaux, à l'âge de douze ans. Trois ans plus tard, il est diplômé d'un CAP de tourneur et embauché dans la foulée par l'entreprise. Il suit en parallèle de son emploi, des cours du soir afin d'obtenir un CAP d'ajusteur. En 1937, l'année de son adhésion à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), il assiste au grand rassemblement de Paris, qui le marque durablement. Il va peu à peu prendre des responsabilités, d'abord au sein de la section JOC de Valentigney, puis au sein de la fédération. La même année, il adhère au syndicat CFDT des métallurgistes de Valentigney, estimant que l'organisation syndicale répond à ses convictions à la fois sociales et religieuses.
Le début de la Seconde Guerre mondiale n'interrompt pas ses activités au sein de l'organisation jocistes, du moins pendant un an ; il participe notamment à l'université populaire de Marly-le-Roi, où il se lie d'amitié avec Eugène Descamps. L'avancée allemande l'oblige cependant à partir pour le STO (Service du travail obligatoire), et il est affecté en 1943 à une usine de munitions à Cologne. Déplacé vers la Tchécoslovaquie en raison des bombardements russes, il est libéré par l'intervention soviétique. Rejoignant Montbéliard, il reprend ensuite son travail sur le site de Sochaux.
En 1946, la JOC lui propose de devenir permanent régional, en charge de la branche « aînés » et de la campagne en faveur de la 3ème semaine de congés payés pour les jeunes travailleurs. La CFTC le repère rapidement et lui propose un poste en mars 1947. La même année, il épouse Pauline Carrara, qu'il a rencontrée à la JOC, et avec qui il milite également un temps à l'ACO (Action catholique ouvrière). Devenu secrétaire de l'Union locale CFTC de Montbéliard, il est également nommé secrétaire général de l'Union régional de Franche-Comté. En 1956, il affiche publiquement son soutien au Front Républicain lors des élections législatives ; s'il essuie les critiques, il est toutefois soutenu par la Fédération de la métallurgie. Par deux fois, cette dernière lui propose un poste au siège parisien ; mais Jean Maire refuse en l'absence d'un successeur pour prendre sa place à l'union locale. Finalement, il accepte en 1960 et part s'installer à Soisy-sous-Montmorency (Val d'Oise) et devient secrétaire général adjoint de la fédération, aux côtés d'Eugène Descamps.
Il remplace son ami en 1961 lorsque celui-ci est élu Secrétaire général de la Confédération. Son objectif principal est alors de renforcer la fédération afin d'affirmer sa position au sein la Confédération. Homme d'action, il travaille notamment sur le développement des structures fédérales et le renforcement du système des cotisations. Il s'entoure par ailleurs d'hommes issus de la classe ouvrière qualifiée (à l'exemple de Jacques Chérèque), dans une volonté d'élargir le syndicalisme à toute la classe ouvrière. Cela s'exprime symboliquement dans l'adoption du terme « générale » pour l'organisation, devenue en 1965 Fédération générale de la métallurgie (FGM). S'alignant sur la position défendue par Eugène Descamps, il souhaite développer un syndicalisme de masse ; ainsi, il est un fervent partisan de la déconfessionnalisation.
En 1968, il œuvre pour l'adhésion de la FGM à la FIOM (Fédération internationale des ouvriers de la métallurgie), officialisant la rupture avec l'internationale chrétienne. Investi dans les mouvements de mai 1968, il fait partie de la délégation CFDT lors des négociations de Grenelle. Jean Maire, sensible aux thèses autogestionnaires, œuvre alors pour un ancrage à gauche de sa fédération. Il apporte notamment son soutien au rapport sur le socialisme autogestionnaire présenté par André Jeanson au congrès de 1971, y proposant même des amendements. Dans le même temps, il effectue un rapprochement avec la fédération CGT des métaux. Participant à des réunions communes auxquelles sont également conviés les représentants syndicaux italiens, il assume sa volonté d'unité d'action ; lors du congrès de Dijon, on note ainsi la présence d'une délégation CGT.
Lors de ce même congrès de 1971, Jean Maire décide de ne pas se représenter à son poste de secrétaire général, et c'est Jacques Chérèque qui est désigné pour lui succéder. Il est alors recruté par le centre de formation Yves Bodiguel, géré par la FGM, et où il travaille jusqu'en 1982. Très investi, tout comme sa femme, sur le plan politique, il adhère dès 1971 au Parti Socialiste. En 1975, il est élu secrétaire de la fédération du Val d'Oise et siège pendant deux ans au comité directeur du Parti Socialiste. Jean Maire se présente plusieurs fois aux élections, sans succès, que ce soit lors des législatives (1973, 1978), cantonales (1976, 1982) ou municipales de Soisy-sous-Montmorency (1977).
Jean Maire est également engagé au niveau associatif, tant national que local, notamment en tant que responsable du CLAP (Comité de liaison pour l'alphabétisation et la promotion), succédant à André Jeanson en 1982, mais aussi en tant que président du CEFORP (Centre de formation et de recherche en matière de population) de 1995 à 1998 et en tant que délégué départemental de l'Éducation nationale à partir de 1985. Il meurt le 10 septembre 2012, à Sarcelles.
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Histoire de la conservation :
Ces archives ont été conservées par Jean Maire à son domicile, avant leur versement aux Archives confédérales de la CFDT.
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Mode de classement :
pour des raisons de conservation, les photographies ont été extraites de leur classeur métallique d'origine. Le classement d'origine, établi par Jean Maire, a été conservé.
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Conditions d’utilisations :
Par les Archives confédérales
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Par une tierce personne
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