Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Origine
Biographie ou Histoire
Laurent Lucas nait le 15 avril 1920 au Croisic. Il est le fils de Joseph Lucas, marin-pêcheur, et de Jeanne Hamon. Ses parents, catholiques non pratiquants, ne manifestent ni engagement syndical ni militantisme social. Le jeune Laurent, diplômé du certificat d'études primaires, débute dans le monde du travail à l'âge de 13 ans, enchaînant les petits boulots pour subvenir aux besoins de la famille. Il se met à cette époque à fréquenter le patronage local, et milite un temps à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). En 1936, il entre aux chantiers navals de Penhoët à Saint-Nazaire, où il apprend sur le tas le métier d'électricien. L'année suivante, du fait de ses convictions religieuses, il se tourne vers la CFTC; toutefois, il ne milite pas encore activement au sein de l'organisation.
Il travaille aux chantiers de Penhoët jusqu'aux bombardements de 1942. En 1943, refusant de participer au Service du travail obligatoire (STO), il décide de se cacher en Bretagne jusqu'à la fin de la guerre. Retournant au Croisic en 1944, il est employé un temps comme électricien dans une entreprise du bâtiment. Il décide dès lors de s'engager davantage dans le combat syndical, créant avec l'aide de Nestor Rombeaut l'union locale CFTC du Croisic. Revenu aux chantiers navals en 1946, il est élu dès l'année suivante délégué du personnel, puis fait son entrée au Comité d'établissement en 1948. Il grimpe rapidement les échelons, devenant secrétaire du Comité central d'entreprise, puis délégué au Conseil d'administration des chantiers navals.
En parallèle de ses activités syndicales, il participe à la vie politique locale, puisqu'il est élu conseiller municipal en 1947 puis devient maire adjoint du Croisic jusqu'en 1956. Au début des années cinquante, il est élu président du syndicat ouvrier de la métallurgie. De ce fait, il entre au bureau fédéral de la métallurgie en tant que représentant de syndicat, alors qu'éclate les grandes grèves de la branche navale. Acteur direct de la mobilisation à Saint-Nazaire, il est chargé de suivre le dossier et de participer aux négociations qui suivent la seconde vague de grève en 1955. Son expertise dans le dossier convainc les dirigeants de la Fédération de la métallurgie de le nommer en poste au siège parisien. Là, il exerce les fonctions de trésorier fédéral et de secrétaire général adjoint. Il fait la connaissance à cette époque d'Eugène Descamps, et des liens forts se tissent entre les deux hommes. Rapidement, Laurent Lucas devient son homme de confiance.
Du fait de ses responsabilités confédérales grandissantes, Eugène Descamps décide de déléguer une partie de la gestion quotidienne de la fédération à Laurent Lucas. En 1960, ce dernier quitte toutefois la fédération afin de devenir permanent confédéral, à la demande d'Eugène Descamps. Il lui confie alors la reprise en main du secteur Social et professionnel. En 1963, Laurent Lucas devient un véritable secrétaire général adjoint sans qu'il ait en charge un secteur déterminé. Il joue dès lors officieusement le rôle de bras droit du secrétaire général de la CFDT. Ainsi, il assure la gestion logistique et administrative en support au travail du secrétaire général: assurer le bon fonctionnement des secteurs, préparer les réunions, représenter le secrétaire général auprès des médias ou lors de congrès fédéraux.
Parallèlement, il représente la Confédération en tant que président de l'Union nationale des institutions de retraites des salariés (UNIRS) de 1964 à 1965, en tant que président de l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (ARRCO) de 1967 à 1969, et comme membre du bureau et vice-président de l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (UNEDIC) de 1964 à 1971. Il est également membre du Conseil économique et social en 1963 et en devient le vice-président en 1969.
Au sein de la CFDT, Laurent Lucas ne se démarque pas des positions d'Eugène Descamps, bien qu'il arrive aux deux hommes d'être en désaccord sur certains points, par exemple l'unité d'action avec la CGT. Laurent Lucas reste avant tout un fidèle exécutant, au nom de la cohésion de la Confédération. Son tempérament diplomate et conciliateur lui permet d'apaiser toutes les tensions. Au fur et à mesure que la santé d'Eugène Descamps décline, Laurent Lucas se fait plus présent et assure l'intérim lors des absences du secrétaire général. Ce dernier cherche ainsi à le présenter comme son successeur idéal face à la candidature d'Edmond Maire. Cependant, Laurent Lucas colle de trop près aux positions d'Eugène Descamps; si cela rassure les plus modérés, il ne permet pas à Laurent Lucas de gérer les nouveaux débats apparus après 1968.
Le bureau confédéral préfère ainsi le désigner président confédéral en 1971. Il s'agit avant tout d'un poste symbolique, sans véritable responsabilité. De ce fait, alors qu'Edmond Maire devient secrétaire général en 1973, Laurent Lucas s'affirme comme un symbole de continuité et de stabilité à ce poste. Ses tâches sont essentiellement protocolaires et représentatives. Mais n'ayant aucun poids dans l'orientation de la politique confédérale, il préfère au terme de son mandat ne pas se représenter, le poste de président n'étant plus pourvu après lui. En 1974, il décide d'abandonner toutes ses responsabilités syndicales.
Il s'oriente à partir de cette période vers la diplomatie. Il devient conseiller social à l'Ambassade de France à Madrid, et profite de sa position et de son expérience syndicale pour apporter son aide aux syndicalistes espagnols dans le cadre de la transition démocratique. Laurent Lucas prend sa retraite en 1985, et revient à la CFDT par le biais de l'Union confédérale des retraités (UCR). Il milite également, aux côtés du cégétiste Marcel Caballero, au sein de l'Union franco-espagnole de coopération sociale dont il est président de 1997 à 2001. Il vient en aide aux plus démunis en tant que membre de la Commission de recours des réfugiés et de l'Association nationale pour la réhabilitation du travail protégé. Commandeur au sein de l'ordre de la Légion d'honneur, il s'éteint 23 septembre 2004 à Paris.
Histoire de la conservation
Les archives de Laurent Lucas se trouvaient probablement à la Confédération, avant leur versement. Elles se trouvent aujourd'hui aux Archives confédérales de la CFDT.
Modalités d'entrées
En l'absence de contrat de don ou de dépôt, il est impossible de savoir quand et dans quelles circonstances ce fonds est arrivé aux Archives confédérales. Selon toute vraisemblance, elles ont été versées par Laurent Lucas lors de son départ de la Confédération en 1973.
Présentation du contenu
Ce fonds se compose de dossiers d'affaires suivis par Laurent Lucas à la Confédération. Il s'agit en grande partie de questions administratives et de suivi de contentieux, d'échange de correspondance ainsi que de notes internes.
Une première version de l'inventaire rassemblait au sein d'une même cote des sous-dossiers aux typologies et thèmes très différents. Lors de la mise à jour de l'instrument de recherche, il a été décidé de donner une cote distincte par sous-dossier, afin de dégager pour chacun une thématique bien précise.
Accroissements
Ce fonds est clos. Aucun accroissement n'est à prévoir.
Conditions d'accès
Dans le cas de fonds personnels d'anciens responsables CFDT, c'est le contrat de don ou de dépôt, signé par le producteur et/ou le dépositaire, qui définit les règles de communication. Le fonds Laurent Lucas ne disposant pas de contrat signé, les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales.
Conditions d'utilisation
La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux Archives confédérales.
Langue des unités documentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives confédérales de la CFDT, Paris.
Documents en relation
Archives confédérales, CFDT
Archives interfédérales, CFDT
Bibliographie
Sur le syndicalisme et les ouvriers de Saint-Nazaire
Ouvrage sur la Fédération de la métallurgie CFDT
Ouvrages sur la CFTC-CFDT
Notes
Instrument de recherche complété et introduction rédigée en 2016 par Marie-Eugénie Mougel, archiviste de l'unité Documentation-Archives, sous la direction d'Hélène Saudrais, responsable des Archives confédérales de la CFDT.
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Conditions d'accès
Communicable
Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Présentation du contenu
Courriers, correspondance, notes.
Conditions d'accès
Communicable au bout de 50 ans à partir de 1971 (Données personnelles)
Ce site utilise des cookies techniques nécessaires à son bon fonctionnement. Ils ne contiennent aucune donnée personnelle et sont exemptés de consentements (Article 82 de la loi Informatique et Libertés).
Vous pouvez consulter les conditions générales d’utilisation sur le lien ci-dessous.