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Organisme responsable de l'accès intellectuel
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Origine
Biographie ou Histoire
Gérard Espéret naît le 8 octobre 1907 à Versailles. Il est l'aîné d'une fratrie de six enfants. Issu d'une famille d'imprimeurs, il bouge aux grés des obligations professionnelles de son père. En 1910, la famille déménage pour Coutances dans la Manche, où son père décide d'ouvrir une imprimerie diocésaine, qu'il doit abandonner brutalement avec le déclenchement de la première Guerre mondiale. Gérard Espéret termine ses études à l'âge de 14 ans avec l'obtention d'un certificat d'études primaires. Il débute dans le monde du travail en tant qu'apprenti mécanicien dans une coopérative agricole. Alors que son père rachète une imprimerie à Tonneins, il intègre l'entreprise paternelle comme conducteur et réparateur de monotype. Malheureusement, l'imprimerie familiale croule sous les dettes et oblige une nouvelle fois la famille Espéret à déménager pour trouver du travail, à Paris d'abord puis à Strasbourg. Là, le jeune Gérard Espéret intègre une entreprise de fabrication de machines à écrire avant de travailler dans une horlogerie, améliorant durant ces années ses connaissances en mécaniques et en fonte des métaux. Après son service militaire à Toul, il part pour Saint-Lô où il occupe un poste de mécanicien durant 5 ans.
Ses parents, catholiques pratiquants, militaient au Sillon. Il est de ce fait, sensible aux mouvements chrétiens ouvriers et intègre la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). En 1931, il est désigné secrétaire de la section de Saint-Lô et délégué à la propagande. En 1933, son installation à Cherbourg coïncide avec sa découverte du syndicalisme et son adhésion à la CFTC. Il devient alors permanent de l'union locale CFTC et mène différentes activités de développement des structures syndicales professionnelles: recréation d'un syndicat de la métallurgie en 1934 (dont il est secrétaire jusqu'en 1939), création d'un syndicat du bâtiment en 1935 et relance du syndicat de l'arsenal de Cherbourg. Il permet également la création d'un secrétariat populaire et d'un service de placement, ainsi que la mise en place du contrôle et du paiement à domicile des assurances sociales entre 1933 et 1939. Il participe enfin au comité d'aide aux chômeurs de la ville.
Profitant de l'impulsion militante lancée par les grèves de 1936, il réussit à relancer l'Union départementale de la Manche dont il est le secrétaire jusqu'en 1939. Remarqué par Pierre Botton, secrétaire générale de la métallurgie, il se laisse convaincre en 1939 de se rendre à Paris pour devenir permanent de la métallurgie parisienne. Ayant maintenu les liens avec ses camarades de la section JOC, il profite de leurs connaissances pour alimenter ses réflexions sur la politique de la CFTC à l'égard de la classe ouvrière. Entré à l'Ecole normale ouvrière (ENO), il y fait la rencontre de Paul Vignaux avec qui il sympathise.
Mobilisé en 1939, la débâcle en 1940 met un terme à son engagement militaire. Il s'installe en région parisienne et prend la tête, fin 1940, de l'école nationale de formation des cadres située à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines) puis à Montry (Seine-et-Marne), qu'il quitte en octobre 1944. Les pressions et les menaces de l'autorité allemande ayant raison de son engagement, il préfère céder sa place. Il n'abandonne pas pour autant sa démarche militante. Reconnu pour ses qualités de pédagogues et de formateur, il est rappelé par la JOC. Gérard Espéret intègre l'université populaire de Marly-le-Roi et, avec l'aide du père Lebret, et avec le soutien de la CFTC, du Mouvement populaire des familles (MPF), et de la JOC, il fonde en 1945 l'Institut de culture ouvrière (ICO). Il participe également à l'organisation de la revue Economie et Humanisme.
En 1947, fort de son expérience passée dans le domaine, il est élu secrétaire général adjoint à la CFTC en charge de la formation et de la propagande. Il joue alors un rôle clé de médiateur dans la crise naissante entre mouvance minoritaire (Reconstruction) et majoritaire. Ainsi en 1948, il fait partie de la Commission des 21 dont l'objectif est de définir une charte des droits et devoirs de la minorité au sein de la CFTC. En parallèle de son mandat confédéral, il participe aussi à la fondation de la nouvelle Action Catholique en 1950-1951, alors que le MPF est en pleine réflexion sur la déconfessionnalisation du mouvement.
Durant ces mêmes années, en accord avec ses convictions chrétiennes, il s'intéresse plus particulièrement à la question coloniale. Partisan de l'égalité syndicale, il participe à la mise en place à la CFTC de la Commission confédérale de l'Outre-mer. Mais, contrairement à André Paillieux qui rejetait toute forme d'autonomie syndicale, Gérard Espéret milite quant à lui tout au long de sa vie pour une indépendance des syndicats des anciennes colonies françaises. Il prend la tête du Secrétariat à l'Outre-mer et y consacre la majeure partie de sa carrière. Il travaille avec le juriste Jean-Paul Murcier, à la préparation d'un code du travail de l'Outre-mer, adopté par le Parlement le 15 décembre 1952. Il participe également au dossier de défense des droits des travailleurs immigrés en métropole au sein de la Commission des problèmes de main d'œuvre nord-africaine, dirigée par Simone Troisgros. Homme de terrain, il réalise de nombreux voyage en Afrique afin de soutenir la création de syndicats indépendants à la CFTC. Ainsi, lors du congrès de 1955, il propose avec succès un rapport en faveur de l'autonomie des syndicats africains par rapport aux confédérations françaises. Fort de ce soutien, et alors que s'amorce un peu partout les mouvements de décolonisation, il crée des Unions syndicales nouvelles entre Dakar et Brazzaville. En 1957, il apporte ses compétences à la fondation de cinq structures autonomes: confédérations d'Afrique équatoriale française, d'Afrique occidentale française, du Cameroun, de Madagascar et du Pacifique. Il fait en sorte qu'elles adhèrent directement à la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC), à jeu égal désormais avec la CFTC qui en fait également partie. Cela ne signifie pas pour autant que ces organisations rompent tous liens avec la Centrale chrétienne; elles collaborent désormais par le biais du Conseil des organisations syndicales françaises (COSUF), dont Gérard Espéret est délégué général. En leur offrant ses compétences de formateur, il permet aux jeunes militants africains d'accompagner l'indépendance de leur pays et la poursuite des revendications syndicales de manière fluide.
Entre 1953 et 1958, il est élu membre du Conseil supérieur des affaires sociales d'Outre-mer et il devient également membre en 1962 du Comité économique et social des Communautés européennes, puis de 1970 à 1974, expert au Comité économique et social de la CEE pour les problèmes de développement. En 1960, il crée l'Institut syndical de coopération technique international (ISCTI), qui devient en 1984 l'Institut Belleville, chargé d'accompagner la formation et la coopération entre les organisations africaines. Très critique à l'encontre de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), qu'il juge trop proche des intérêts américains pour aider convenablement les pays pauvres, Gérard Espéret préfère soutenir l'action de la CISC, dont les valeurs chrétiennes lui semblent en adéquation avec cette mission d'aide au développement.
Parallèlement au dossier Outre-mer, il continue à vouloir favoriser le rapprochement entre minoritaires et majoritaires. Il poursuit ce travail d'accompagnateur en 1961 en devenant président de la Commission confédérale d'évolution, chargé de désamorcer le conflit et d'accompagner la transformation de la Confédération. Il est chargé, en 1963, de présenter en congrès le rapport préparatoire au congrès extraordinaire de 1964 et à la naissance de la CFDT. Car, malgré son attachement aux valeurs chrétiennes il pense que la Centrale doit savoir évoluer afin d'éviter une destruction du mouvement. Une fois ce travail terminé (il participe au groupe de travail idéologique jusqu'en 1967), il quitte ses responsabilités confédérales, mais reste toutefois responsable de l'ISCTI jusqu'en 1970. Il décède à l'âge de 88 ans, le 22 octobre 1995.
Histoire de la conservation
Ces archives ont été conservées par Gérard Espéret à son domicile jusqu'à sa mort, avant d'être transférées au domicile de son fils à Barneville. Elles se trouvent aujourd'hui aux Archives confédérales de la CFDT.
Modalités d'entrées
Ce fonds a fait l'objet de cinq versements successifs, respectivement en 1977, 1981, 1986, 2000 et 2018. Les trois premiers versements ont été réalisés par Gérard Espéret auprès de Jacques Moreau, secrétaire national en charge des Archives confédérales, avant la création du service éponyme. Les quatrièmes et cinquièmes versements ont été réalisés par la fille de Gérard Espéret en 2000 et 2018.
Il est à noter que Gérard Espéret a envoyé, entre 1981 et 1994, des pièces isolées qui ont été intégrées aux collections existantes ou versées à son fonds d'archives.
Présentation du contenu
Le fonds retrace la carrière de Gérard Espéret à la Confédération. Il contient notamment de nombreux dossiers sur l'évolution de la CFTC vers la CFDT et de nombreuses circulaires des organisations, particulièrement dans les années quarante. Une large part est accordée à l'activité de Gérard Espéret au sein du secteur Outre-mer, et notamment à ses déplacements en Afrique, qu'il a illustrés par de nombreux clichés photographiques (albums photographiques conservés sous les cotes CP/10/38, CP/10/60 (voir annexe 2) et CP/10/73 et photographies inventoriées au sein de la sous-série CK/8) et comptes rendus de voyages.
Enfin, une partie du fonds est consacrée à sa correspondance, professionnelle et personnelle, et permet de voir les liens tissés avec les syndicalistes français et étrangers. À ces dossiers s'ajoutent des diapositives (inventoriées, à la suite des photographies, au sein de la sous-série CK/8) et des films (conservés au sein de la sous-série CAV/7) - dont la provenance est inconnue - illustrant notamment les activités de formation de Gérard Espéret et ses voyages sur le continent africain.
Accroissements
Le fonds Gérard Espéret est clos. Aucun accroissement n'est à prévoir.
Conditions d'accès
Dans le cas de fonds personnels d'anciens responsables CFDT, c'est le contrat de don ou de dépôt, signé par le producteur et/ou le dépositaire, qui définit les règles de communication. Le fonds Gérard Espéret ne disposant pas de contrat signé, les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales. Les cahiers de voyages et les photographies, respectivement inventoriés au sein des sous-séries CP/35 et CK/8 (articles 1 à 14), ont fait l'objet d'un contrat de don en 2020 et sont communicables sans restriction.
Communicable
Conditions d'utilisation
La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux Archives confédérales. En ce qui concerne les clichés photographiques, le fait de mentionner «Archives CFDT» en tant qu'organisme prêteur, n'exonère pas le lecteur de son obligation de rechercher et de créditer les auteurs et/ou ayants droit des œuvres sous droits. (Cf. article L122-4 du code de la propriété intellectuelle interdisant toute utilisation, représentation ou reproduction sans l'accord de l'auteur ou de ses ayant-droits). La CFDT se dégage de toute responsabilité en cas de non-respect de ces conditions.
Langue des unités documentaires
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
Présence de photographies sur tirage papier, de diapositives couleurs et de bobines de film.
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives confédérales de la CFDT, Paris.
Documents en relation
Archives confédérales, CFDT
Archives départementales de la Manche
Bibliographie
Ouvrage de Gérard Espéret
Ouvrage sur Gérard Espéret
Ouvrages sur la CFDT
Ouvrages sur le syndicalisme africain
Notes
Instrument de recherche établi par Louisette Battais et complété par Marie-Eugénie Mougel - en 2015 - puis Florence Garel - en 2020 -, archivistes, sous la direction d'Hélène Saudrais, responsable des Archives confédérales de la CFDT.
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Conditions d'accès
Communicable
Cote/Cotes extrêmes
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Communicable
Cote/Cotes extrêmes
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Importance matérielle
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Conditions d'accès
Communicable
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Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Présentation du contenu
Correspondance positions confédérales concernant l'évolution de la CFTC (1964), dossier sur l'orientation nouvelle et l'évolution de la CFDT pour le congrès extraordinaire confédéral, règlement intérieur du congrès, projet de révision des statuts, amendements, projet de résolution, dossier de presse sur le congrès.
Conditions d'accès
Communicable au bout de 25 ans à partir de 1964
Mots clés lieux
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