Cote/Cotes extrêmes
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Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Origine
Biographie ou Histoire
Pierre jeanne nait le 19 septembre 1920 à Rouen. Il grandit dans une famille catholique pratiquante, ce qui se ressent durant sa scolarité et l'accompagne toute sa vie. Passé par le petit séminaire, il devient en 1938 apprenti-traceur après avoir obtenu son CAP. Durant cette période, il assiste aux grèves de 1936 et constate la puissance du patronat des chantiers navals. Ces évènements le marque profondément et conditionne son engagement militant. C'est ainsi qu'en 1936, il choisit d'adhérer à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), et participe activement à l'organisation de son congrès national l'année suivante.
En 1938, les violentes manifestations contre le décret-loi Reynaud et son rejet du communisme le poussent à entrer à la CFTC. Cependant, le décès brutal de son père en 1940 l'oblige à se concentrer davantage à l'entretien de son jeune frère et de ses deux sœurs, limitant son engagement syndical. De plus, sa convocation au Service du travail obligatoire (STO) en 1942, a pour conséquence de l'éloigner de sa famille puisqu'il est envoyé aux chantiers navals de Dantzig. Refusant de travailler au service du gouvernement nazi, il profite d'une permission en France l'année suivante pour fuir et se cacher en France jusqu'à la fin de la guerre. En 1945, il entre comme employé au Magasin général. En parallèle de son travail, il milite à la fois pour la JOC (dont il est président général jusque 1947) et la section d'entreprise CFTC (délégué du personnel, membre du Comité d'entreprise puis secrétaire du syndicat).
En 1948, il est élu membre du bureau de l'Union départementale de Seine Inférieure, où Gérard Espéret le charge de la formation, d'abord au niveau local, puis régional grâce aux Écoles normales ouvrières (ENO). En 1950, il devient secrétaire de l'Union régionale des syndicats de la métallurgie puis secrétaire de l'Union départementale. Ce n'est qu'en 1953 qu'il est désigné comme permanent de l'Union départementale et l'Union régionale.
Au sein de la Confédération, Pierre Jeanne apparaît comme un homme pragmatique; par exemple, s'il est en désaccord avec l'idéologie de la CGT, il se prononce toutefois pour l'unité d'action. De même, s'il est un catholique pratiquant, son souci d'ouverture de la Centrale l'amène à militer pour la déconfessionnalisation au sein de la mouvance minoritaire de Reconstruction. Jouant un rôle clé dans le développement du mouvement, il fait partie du "bureau provisoire de la tendance" lorsqu'éclate la crise de la CFTC de 1952. En 1953, il devient membre de la délégation permanente du Comité de vigilance syndicaliste.
Durant la seconde moitié des années cinquante, il décide de s'investir davantage dans la vie de la Fédération de la métallurgie, selon une requête d'Eugène Descamps. Il entre donc au Bureau fédéral en 1958. En 1960, alors que la Confédération amorce l'évolution de sa structure, il intègre la Commission chargé de réfléchir à l'évolution de la CFTC et d'accompagner en douceur la transition vers la déconfessionnalisation. Pierre Jeanne se charge de présenter le rapport final au Congrès de la métallurgie, acquise en grande partie aux propos des minoritaires.
Entre 1959 et 1965, il est membre du conseil confédéral; durant son mandat, il vote pour la réintroduction des termes "humanisme chrétien", qu'il rejetait auparavant, dans les nouveaux statuts. Son objectif est clair: éviter une scission trop brutale et garder la cohésion entre les militants se revendiquant du syndicalisme chrétien et les soutiens des "réformateurs". Au cours de l'année 1964, il intègre le groupe de travail d'idéologie confédérale, chargé de définir l'orientation de la nouvelle CFDT.
Peu engagé au niveau politique, il souhaite éviter une démarche partisane qui risque selon lui de nuire à son engagement syndical. Toutefois, la découverte en 1971 des théories autour du concept de socialisme démocratique le convainquent d'adhérer au Parti socialiste.
Une fois son mandat achevé au conseil confédéral, il décide de ne pas se représenter, estimant avoir accompli sa mission de laïcisation de la Confédération. Il devient membre en 1965 du Conseil d'administration de l'Institut syndical de coopération technique internationale (ISCTI, devenu en 1984 l'Institut Belleville), mis en place par Gérard Espéret afin d'accompagner la formation syndicale des militants africains. Un temps membre du Conseil d'administration de l'Institut des Sciences sociales du travail (ISST), il quitte ses fonctions de secrétaire général de la Fédération de la métallurgie fin 1968 pour prendre des responsabilités régionales en Haute-Normandie. Durant trois ans, il travaille au sein d'un centre social du quartier de la Sablières afin de venir en aide aux familles en marge de la société (alphabétisation, aide au logement). Fort de cette expérience, Pierre Jeanne est recruté au sein du Comité régional de défense contre l'alcoolisme. Rappelé en 1970 au Bureau national de la CFDT au titre de représentant de région, il s'éteint le 1er novembre 1995 à La Neuville-Chant d'Oisel.
Histoire de la conservation
Ce fonds est conservé au service des Archives confédérale de la CFDT.
Modalités d'entrées
Ces archives ont été remises par Pierre Jeanne à Raymond Lebescond en juin 1981, avant d'être transmises au service des Archives confédérales de la CFDT
Présentation du contenu
Ce fonds revient sur les positions de la CFTC durant la guerre, notamment en ce qui concerne la Charte du Travail, et l'action de la mouvance minoritaire entre 1948 et 1956.
Accroissements
Ce fonds est clos. Aucun accroissement n'est à prévoir.
Mode de classement
Une première version de l'inventaire rassemblait au sein d'une même cote des sous-dossiers aux typologies et thèmes très différents. Lors de la mise à jour de l'instrument de recherche, il a été décidé d'appliquer une cote par sous-dossiers, afin de dégager pour chacun une thématique bien précise.
Conditions d'accès
Dans le cas de fonds personnels d'anciens responsables CFDT, c'est le contrat de don ou de dépôt, signé par le producteur et/ou le dépositaire, qui définit les règles de communication. Le fonds Pierre Jeanne ne disposant pas de contrat signé, les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales.
Conditions d'utilisation
La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux Archives confédérales.
Langue des unités documentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives confédérales de la CFDT, Paris.
Documents en relation
Archives confédérales, CFDT
Archives interfédérales, CFDT
Bibliographie
Ouvrages sur Pierre Jeanne
Ouvrages sur la Fédération de la Métallurgie
Ouvrages sur la CFTC-CFDT
Ouvrages sur la mouvance minoritaire
Notes
Instrument de recherche complété et introduction rédigée en 2015 par Marie-Eugénie Mougel, archiviste de l'unité Documentation-Archives, sous la direction d'Hélène Saudrais, responsable des Archives confédérales de la CFDT.
Mots clés producteurs
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