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Origine
Biographie ou Histoire
André Paillieux est né le 13 août 1899 à Granville dans la Manche. Il est issu d'une famille de cheminot. Son père, ajusteur mécanicien pour la Compagnie de l'Ouest, meurt en service en 1902. Devenu orphelin, il est élevé par son grand-père maternel, lui aussi employé de chemins de fer à Caen. C'est dans cette ville qu'il débute des études au collège Sainte-Marie, très vite interrompues par le déclenchement de la Première guerre mondiale. Entré le 5 avril 1915 au service de l'exploitation, dans le réseau de l'Etat à Caen, il passe ensuite un concours lui permettant d'entrer le 1er janvier 1918 au service voies et bâtiments. Il demeure à Caen jusqu'en février 1935, passant du service personnel et comptabilité des travaux à celui du matériel de voie sur l'ensemble du parc régional, puis au contrôle des dépenses engagées. Enfin du 1er mars 1935 à juin 1944, il travaille à Paris au service régional voies et bâtiments.
Son adhésion à la CFTC remonte à 1921 par le biais de la Fédération des syndicats professionnels des cheminots de France ; il décide par la suite de fonder un syndicat chrétien des cheminots de Caen dont il devient le secrétaire. Il est alors, au sein de la fédération, à la tête de la mouvance de l'union Etat, plus radicale que celle de l'actionnariat syndicale dans la compagnie ferroviaire. André Paillieux devient en mars 1922 conseiller de réseau, puis en mai 1923, conseiller fédéral. En juillet 1925, il fonde l'Union régionale des syndicats chrétiens de Basse-Normandie et en assure la présidence. A partir de 1933, il est amené à siéger au conseil fédéral au titre de l'union Etat. Devenu secrétaire du secteur fédéral de Caen en septembre 1927, il s'intéresse de près aux enjeux politiques et économiques qu'entraînent la modernisation des chemins de fer. Au XVe congrès fédéral, il est d'ailleurs le rapporteur de la question de la coordination des transports. Peu après, le 1er octobre 1935, il est élu secrétaire général de l'union Etat, et siège au bureau de la fédération CFTC à partir de 1936. A ce titre, il est particulièrement attentif au dossier de nationalisation des chemins de fer. Cette question voit s'affronter deux projets, chacun représentatif des organisations syndicales françaises : d'un côté la Confédération général du travail (CGT), qui préconise l'expropriation pure et simple des anciennes compagnies de chemins de fer, au profit de l'Etat. De l'autre, la réflexion de la CFTC (sur laquelle se calque André Paillieux), qui est de proposer un modèle économique « hybride », suivant l'exemple belge, à savoir la fusion des compagnies privées et des réseaux d'Etat. Les avis de la CFTC se confondent largement avec les résultats des négociations menées entre le gouvernement Chautemps et les compagnies privées, qui aboutissent à la création de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) en août 1937. André Paillieux devient secrétaire général adjoint de la fédération en avril 1938, où il est chargé de la propagande et de l'administration du journal Le cheminot de France.
Sous l'Occupation, il devient membre du bureau clandestin de la CFTC. Le siège de l'Union d'Etat qu'il dirige se transforme alors en lieu de réunion du Comité de résistance du syndicalisme chrétien présidé par Gaston Tessier. André Paillieux est à ce moment-là la tête de file du mouvement minoritaire hostile à la mise en place d'une charte des cheminots. Malgré un échec au conseil fédéral du 28 mars 1943, il n'abandonne pas pour autant et réussi à inverser la tendance, lors du conseil extraordinaire de décembre 1943, où il est alors nommé secrétaire général de la fédération.
André Paillieux s'engage très tôt dans le combat syndical, mais également en politique. Entré dans la Résistance sous le pseudonyme de Grandville, il est membre du Comité parisien de libération en 1943. Il est nommé par le Comité national de la Résistance (CNR) à la commission ministérielle des voies et communications, où il est chargé d'organiser la libération de Paris. A cette occasion, il travaille en collaboration avec deux représentants CGT, signe que la Résistance dépasse les dissensions syndicales. Le 17 août 1944, avec Louis Bouté et les représentants de la CGT Roger Tournemaine et Gérard Ouradou, il cosigne l'appel à la grève insurrectionnelle des cheminots. Le 19 août, André Paillieux et les autres membres de la commission occupent le ministère des Travaux publics afin d'organiser la remise en route des réseaux ferrés et le ravitaillement de la ville de Paris, en attendant l'arrivée du gouvernement provisoire d'Alger.
En novembre 1944, il est nommé administrateur de la SNCF. Cela permet à la CFTC d'être présente au conseil d'administration, où jusqu'alors seule la CGT avait voix au chapitre. Son engagement politique est également remarqué, ce qui se traduit par sa nomination à l'Assemblée consultative provisoire (1943-1945) par le général de Gaulle, sur recommandation de Georges Bidault. Il rejoint alors la commission de l'équipement national, œuvrant à la rénovation des chemins ; il est d'ailleurs très actif dans la sauvegarde des statuts de la SNCF, n'hésitant pas lors des débats sur l'instauration de la sécurité sociale à défendre les droits des employés de la société. La création de l'Assemblée constituante en novembre 1945 le pousse à se présenter dans la sixième circonscription de la Seine, où il prend la tête de la liste du Mouvement républicain populaire (MRP). Malgré un Parti communiste bien implanté et mené notamment par Jacques Duclos, André Paillieux est élu député et rejoint la commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et télécommunications. Très actif en tant que parlementaire, il ne dépose pas moins de trois propositions de loi et deux propositions de résolutions durant son mandat. Œuvrant toujours dans l'intérêt des cheminots, il est attentif aux sujets tels que les pensions, les congés payés, les régimes de retraites. Toutefois, en 1946, il ne renouvèle pas l'expérience parlementaire, préférant dédier son temps à la lutte syndicale et à son poste d'administrateur de la SNCF. Revenu en tant que vice-président de la CFTC, il est également membre du bureau confédéral. Il présente au congrès de 1946, le rapport sur les réformes de structures ; reconnaissant le bien fondé du regroupement des syndicats dans le cadre de l'industrie, il l'estime prématuré et préconise la solution de cartels interfédéraux coordonnant une partie des activités des fédérations, sans porter atteinte à leur structure.
Membre du Conseil économique depuis 1947, il est élu président de la Fédération des cheminots en février 1954, et Paul Butet est désigné pour le remplacer au poste de secrétaire général. En 1956, André Paillieux devient président d'honneur. Il garde d'ailleurs tous ces titres au sein de la CFTC à laquelle il reste très attaché surtout après la politique de déconfessionnalisation et la scission de 1964. Par la suite, André Paillieux est nommé président de la commission CFTC de l'Outre-mer. Il s'oppose à toute forme d'autonomie ou d'indépendance, et refusant que l'évolution des organisations syndicales d'Outre-mer ne précède l'évolution politique des territoires, il est hostile à la constitution des centrales rattachées directement à la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC).
C'est finalement en tant qu'inspecteur divisionnaire de la SNCF, qu'il prend sa retraite en 1958, tout en restant administrateur de la STEF (Société d'entreposage, filiale de la SNCF fondée en 1920) jusqu'en 1975. Installé en Normandie, il œuvre également pour la politique locale et se présente avec succès, toujours sous la bannière MRP, à la mairie de Bénerville-sur-Mer (1959). Il ne se représente cependant pas en 1965, et choisit de rompre avec le Mouvement républicain populaire pour se tourner vers le Centre démocrate. Finalement, en 1983, André Paillieux se retire à Pathernay où il continue à s'intéresser à l'actualité syndicale et exprime ses vues sur le contexte sociale et politique en collaborant à la revue le Pays d'Auge. Titulaire de la médaille de la Résistance (1946) et de la grande médaille de vermeil de la ville de Paris, ordonné chevalier de la Légion d'honneur en 1949, André Paillieux s'éteint le 13 décembre 1991 à Parthenay.
Histoire de la conservation
Ce fonds est conservé aux Archives confédérales de la CFDT.
Modalités d'entrées
En l'absence de contrat de don ou de dépôt, il est impossible de savoir quand et dans quelles circonstances ce fonds est arrivé aux Archives confédérales.
Présentation du contenu
Ce fonds se compose des dossiers suivis par André Paillieux en tant que membre de la commission CFTC de l'Outre-mer, mais aussi de documents liés à son activité internationale, notamment en Afrique du nord. Ses archives donnent un aperçu de la politique menée par la CFTC et des relations entretenues avec les différents syndicats chrétiens hors métropole.
Accroissements
Le fonds André Paillieux est clos. Aucun accroissement n'est à prévoir.
Conditions d'accès
Dans le cas de fonds personnels d'anciens responsables CFDT, c'est le contrat de don ou de dépôt, signé par le producteur et/ou le dépositaire, qui définit les règles de communication. Le fonds André Paillieux ne disposant pas de contrat signé, les délais de communication appliqués se calquent sur ceux des archives confédérales.
Conditions d'utilisation
La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux Archives confédérales.
Langue des unités documentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives confédérales de la CFDT, Paris.
Documents en relation
Archives confédérales, CFDT
Archives interfédérales, CFDT
Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine
Bibliographie
Ouvrage d'André Paillieux
Ouvrage sur André Paillieux
Ouvrages sur le syndicalisme chrétien
Ouvrages sur le syndicalisme dans les DOM-TOM
Ouvrages sur le syndicalisme chez les cheminots
Notes
Instrument de recherche établi par Louisette Battais. Inventaire complété et introduction rédigée en 2015 par Marie-Eugénie Mougel, archiviste, sous la direction d'Hélène Saudrais, responsable des Archives confédérales de la CFDT.
Mots clés personnes
Mots clés producteurs
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Présentation du contenu
Cameroun, Gabon, Guadeloupe, Guinée, Guyane, Martinique, Mauritanie, Océanie, Oubangui-Chari, la Réunion, Sénégal, Saint-Pierre-et-Miquelon, Soudan, Tchad, Tunisie : courriers, lettres manuscrites, minutes, rapports de situation, notes de service, mémoires, liste des syndicats (1946-1949). Tournée d'André Paillieux à la Réunion : carnets de notes manuscrites «Notions sur la Réunion», carte de l'île, correspondance entre André Paillieux et l'Union réunionnaise concernant son voyage, les questions agricoles et les effectifs CFTC à la Réunion, correspondance d'André Paillieux avec le préfet de la Réunion concernant les conséquences de la départementalisation de l'île (29 octobre-5 novembre 1948). Grève de protestation de la restriction de l'application du code du travail sur les salaires horaires et revendication des 40 heures (Tunisie, Sénégal, Mauritanie, Guinée) : lettres aux responsables CFTC, articles de presse, notes, courriers (1953).
Conditions d'accès
Communicable au bout de 25 ans à partir de 1953
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