Déclaration de la CFTC votée par le congrès national de Paris, 23-24 mai 1920
Le 03/02/2016 à 11h34 par Anonyme
Résumé

Fondée en 1919, la Confédération française des travailleurs chrétiens tient son tout premier congrès, à Paris, les 23 et 24 mai 1920.

Page 1 : principes définissant la Confédération (CH/2/1)

 

 

Présentation du document

 

Il s'agit de la première déclaration d'intention de la CFTC votée suite à la création de la Centrale en novembre 1919. Le document présenté ici donne à voir ce qu'est l'essence des structures syndicales chrétiennes en ce début de XXè siècle. Reprenant l'idée que "le bonheur terrestre est la seule fin de la vie humaine", la CFTC revendique la justice, la fraternité entre les hommes et le "respect de la dignité humaine". En ce sens elle s'inspire de l'encyclique Rerum Novarum publiée en 1881, condamnant "la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière", et texte fondateur du syndicalisme chrétien.

 

Outre une présentation des principes généraux de la CFTC, cette déclaration présente ses premières revendications : application de la loi des huit heures, opposition au projet de loi sur la conciliation et l'arbitrage, mise en place d'un régime de retraite et encadrement de l'enseignement professionnel.

 

 

Page 2 : présentation des enjeux économiques (CH/2/1)

 

 

Page 3 : présentation des revendications (CH/2/1)

 

 

Page 4 : présentation des revendications (CH/2/1)

 

 

Contexte historique

 

Le syndicalisme moderne prend ses racines dans les anciennes corporations professionnelles. Dès la fin du XVIIIè siècle, les révolutions industrielles successives remettent en cause non seulement ces structures, mais aussi la protection des intérêts des travailleurs. Les associations ouvrières et les Bourses du travail se mettent alors en place, afin de faire face aux exigences patronales et pour revendiquer une amélioration des conditions de travail des ouvriers, précédant la reconnaissance des structures syndicales par la loi Waldeck-Rousseau, en 1884. Dès lors, des syndicats de professions fleurissent un peu partout. A la toute fin du XIXè siècle, la France voit naître les premiers syndicats issus de la gauche chrétienne. Ces syndicats, éparpillés sur tout le territoire, voient cependant la nécessité de se regrouper afin de rassembler leurs forces. Déjà, en 1895, est née la Confédération générale du travail (CGT) qui constitue la première centrale syndicale française. Ils décident dès lors de créer leur propre organisation centralisée.

 

Les structures syndicales chrétiennes françaises ont pris l’habitude depuis 1904 de se rencontrer au cours des Semaines Sociales afin de débattre des stratégies communes à la lutte syndicale. D’abord tournés exclusivement vers le droit du travail, les militants constatent les ravages économiques et sociaux de la Première Guerre mondiale sur les travailleurs et élargissent le champ de leurs revendications. L’idée d’une grande Centrale ouverte à tous les travailleurs chrétiens s’impose au fil des réunions, avant de se concrétiser au sortir de la Grande Guerre. Au cours du mois de novembre 1919, à l’invitation d’un Comité confédéral provisoire, les quatre cent délégués des trois cent cinquante syndicats chrétiens français se réunissent à l’occasion de ce qui sera le congrès constitutif de la CFTC. Jules Zirnheld, alors président du Syndicat des employés du commerce et de l’industrie (SECI), est le premier président élu de la nouvelle confédération créée. Gaston Tessier, secrétaire général de la Fédération des employés, est nommé secrétaire général de la CFTC. Celle-ci tient son tout premier congrès à Paris les 23 et 24 mai 1920, l’occasion pour l’organisation d’annoncer officiellement ses prochains combats pour les droits des travailleurs.

 

 

Pour aller plus loin

 

  • LAUNAY Michel, La CFTC, origines et développement. 1919-1940, Publications de la Sorbonne, 1987, 486 p.
  • 1 CP : archives de Gaston Tessier (1925-1960).
  • Série H : archives du Secrétariat confédéral (1874-1919).
  • Série CG : dossiers des congrès confédéraux (depuis 1920).

 

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